La France et les Français
Histoire sociale de
1848 à 1914
(Texte élaboré à partir de mes notes
des cours
de Sandrine Drouhard
DEUG de sociologie 1ère année –
2002/2003)
Table des matières
La paysannerie
La paysannerie au milieu du XIXe
siècle p. 2
Les ouvriers
Les conditions de vie et de travail
des ouvriers en 1840 p. 6
Les mineurs au second XIXe siècle p. 9
Les revendications ouvrières et la montée du syndicalisme entre
1880 et 1914 p. 13
Les élites
Les banquiers sous le Second Empire p. 17
La diversité des élites à la fin du XIXe
siècle p. 19
Les grands patrons à la fin du XIXe siècle :
l'exemple d'Henri Schneider p. 21
Document : Interview de Henri Schneider p. 24
Conclusion : L'importance du modèle bourgeois au second XIXe
siècle p. 25
L'émergence des « classes moyennes » p. 28
Les femmes p. 31
Les immigrés (non encore recopié)
La ville
La coupe d'un immeuble parisien pré-haussmannien p. 34
Exode rural et urbanisation sous le Second Empire p. 37
Paris sous Napoléon III p. 40
au milieu du XIXe
siècle
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">(Ce texte se base sur un extrait du roman de Balzac Les paysans, dont l'action se situe dans l'Yonne class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">1 vers 1930-1840, et qui a été intitulé « Tensions
et conflits autour du glanage » – cf. p. 4 du recueil de textes. class="Normal__Char">)
Introduction
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Depuis la révolution française jusqu'au milieu du XIX class="Normal__Char">e siècle,
la paysannerie française doit faire face à de nombreux problèmes.
On assiste à une lente révolution agricole. Ses effets se font sentir
très progressivement. On a donc une sensation d'immobilisme dans les
campagnes, même s'il existe de fortes disparités régionales. Mais
la France du premier XIXe siècle est majoritairement paysanne.
Cette société paysanne cumule plusieurs problèmes. Il y a d'un côté
les problèmes hérités de l'Ancien Régime, de l'autre ceux de la
société industrielle en formation.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Dans la première moitié du XIXe siècle, on distingue deux France paysannes. L'une profite
des progrès agricoles ; elle est située essentiellement dans le nord
et le bassin parisien. L'autre reste archaïque. Elle continue à utiliser
des méthodes ancestrales. Elle doit aussi faire face à une surpopulation.
Elle est située dans l'ouest, le sud et le sud-est.
class="Normal__Char">Le monde paysan, au
XIXe siècle, doit se libérer de l'exploitation féodale.
Mais cette évolution se fait aux dépends de la paysannerie pauvre.
Ces paysans sont appelés les « paysans parcellaires » quand ils ne possèdent
qu'une toute petite parcelle de terre, ou les paysans sans terre quand
ils n'en ont pas. Ils vont chercher à défendre leur droit à l'existence.
Mais ce droit à l'existence est étroitement lié à l'agriculture
traditionnelle fondée sur les « droits d'usage » (cf. § I2) comme le
« glanage ». Le glanage est une pratique très ancienne (elle
est évoquée dans l'Ancien Testament) pratiquée par les pauvres. C'est
le ramassage des épis (de blé, d'avoine, d'orge...) restant dans les
champs après la moisson.
class="Normal__Char">La question que l'on
se posera est de savoir dans quelle mesure la pratique du glanage reflète
à merveille les contradictions d'un monde agricole qui hésite encore
entre archaïsme et modernité.
class="Normal__Char">Dans une première partie,
nous verrons que l'économie agraire traditionnelle persiste dans de
nombreuses régions françaises. Nous analyserons ensuite les tensions
sociales et les mesures prises pour éviter tout débordement.
I) Résistance d'une économie agraire traditionnelle
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Les modes de faire-valoir
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les terres sont cultivées selon plusieurs modes d'exploitation (ou de « faire-valoir class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">2 ») : le métayage, le fermage et le faire-valoir direct. Le « class="Normal__Char">métayage »
est un système de location où l'exploitant remet une redevance de
50% en nature (souvent en céréales) au propriétaire des terres. Le
« fermage » est un système de location où l'exploitant remet
une somme en argent au propriétaire. La situation des métayers est
bien plus contraignante que celle des fermiers.
class="Normal__Char">Les régions traditionnelles. Dans le texte de Balzac (dont l'action se situe dans l'Yonne), nous
sommes dans une région qui pratique l'agriculture traditionnelle. La
majorité sont des petites et moyennes exploitations. Dans ces régions
traditionnelles, on pratique la jachère et on moissonne à la faucille
(pas même encore à la faux). La hiérarchie sociale est très visible.
D'un côté, il y a les paysans pauvres (parcellaires) et les journaliers
(payés à la journée). De l'autre, il y a les nobles propriétaires
et les bourgeois ruraux. Ces propriétaires rentiers ne vont donner
que des locations courtes. Ils utilisent plus particulièrement le métayage,
ce qui n'incite guère aux innovations. La situation de surpopulation
contribue à renforcer la position des « bailleurs class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">3 ».
class="Normal__Char">Les régions d'openfield. Cette France traditionnelle s'oppose à une France moderne des régions
d'« openfield » (par exemple, la Beauce class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">4). Là, se trouve une agriculture capitaliste en développement où
dominent les moyennes et les grandes propriétés ainsi que le fermage.
Ces régions sont ouvertes aux progrès agronomiques. La batteuse et
la faucheuse mécanique vont commencer à être utilisées.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Persistance des droits collectifs (ce qu'on appelle les « droits d'usage class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">5 »)
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Comme leurs ancêtres, les paysans du XIXe siècle rythment leur vie au gré des saisons, des jours,
des cultures et des droits d'usage. Pour les paysans sans terre et les
petits exploitants, ces ressources secondaires procurées par les droits
d'usage demeurent un enjeu de survie vital. S'ils n'ont pas été supprimés,
c'est parce que la paysannerie pauvre résiste.
class="Normal__Char">Le glanage est un véritable rite social. Balzac raconte (ll. 44 à 54) : « Les
habitants de la ville n'imagineraient jamais ce qu'est le glanage pour
les habitants de la campagne ; [...] il y a dans cette provision ainsi
faite, et qui tient à leur nourriture la plus substantielle, un attrait
immense. Les mères emmènent leurs petits enfants, leur filles, leurs
garçons ; les vieillards les plus cassés s'y traînent ». Le glanage
n'est permis qu'aux indigents dans les champs non clos, entre le lever
et le coucher du soleil, et sur autorisation du propriétaire du sol.
On doit glaner sans outils et pendant un à trois jours.
class="Normal__Char">Les autres droits d'usage sont le « droit de chaume » (droit de recueillir la paille coupée haut),
le « grappillage » (dans les vignes, après les vendanges), le « class="Normal__Char">ratillage »
(pour les herbes) et la « vaine pâture » (doit de faire paître ses
bêtes sur les terres ni closes ni cultivées).
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Propriété privée et modernité remises en question
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Tous ces droits d'usage sont très mal vus par les esprits éclairés
et par les grands propriétaires parce qu'ils y voient une at class="Normal__Char">teinte à la propriété
privée. Il en résulte une guerre larvée entre les paysans et les
propriétaires (et les autorités, par la même occasion). Pour les
propriétaires, le glanage est une forme de vol déguisé. Pour les
paysans pauvres, c'est un mode normal de redistribution, un droit à
la survie.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Ces droits d'usage vont à l'encontre de la modernisation des
techniques agricoles. Les petits paysans sont hostiles à ces techniques
modernes (utilisation de la faux, du râteau...) qui leur laissent moins
à glaner. En résumé, une partie de la paysannerie s'oppose au développement des méthodes d'exploitation
capitaliste dans le domaine agricole.
II) Tensions sociales latentes et risques de débordement
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Devant les progrès d'un système agricole de plus en plus individualiste
qui prive de nombreux paysans de leurs ressources, il existe une réelle angoisse.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Les inégalités sociales
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Deux grands fléaux de la campagne sont la surpopulation et l'endettement.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La surpopulation et la misère. class="Normal__Char"> On a une surpopulation
rurale relative jusqu'en 1848 du fait d'un dynamisme démographique.
Entre 1816 et 1845, on passe de 27 à 32 millions d'habitants. Et, en
1846, 76% de la population française est rurale. La surpopulation se
fait ressentir d'autant plus que les régions sont plus pauvres. Les
petits exploitants manquent d'argent. Les petites réserves qu'ils peuvent
faire sont absorbées par les impôts et les intérêts versés aux
usuriers lors de l'achat des terres. Il existe un véritable phénomène
de misère dans les campagnes. La dernière crise de subsistance est
celle de 1847.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les inégalités. Les niveaux de vie sont très différents selon les paysans. Il y
a des écarts très importants d'une région à une autre. La misère
alimente une "lutte des classes rurale" (expression à utiliser
avec précaution). Longtemps, les paysans vont défendre leur droit
à l'existence en tentant de conserver les droits d'usage comme le glanage.
Les mesures prises par les propriétaires pour limiter ces pratiques
ne sont pas toujours bien vues par les paysans. Les grands propriétaires
ont peur des jacqueries, c'est-à-dire des rébellions paysannes.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">F En 1862, dans la population agricole, 51,6% sont des exploitants,
5,3% sont des fermiers, 2,7% sont des métayers et 40,4% sont des salariés
agricoles. [d'après doc 2 p. 10 du recueil de textes]
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Les mesures préventives
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les lois. Plusieurs lois sont votées. Par exemple le code forestier, en 1827.
Les forêts constituaient, à cette époque, une ressource importante.
Les paysans allaient y faire paître leurs cochons, ramasser du bois
de chauffage, etc. D'autres mesures sont prises sous la Monarchie de
Juillet (1830-1848) car on assiste à une certaine déforestation.
class="Normal__Char">Le contrôle des propriétaires. Les propriétaires ne veulent pas se faire voler et exercent donc
un contrôle sur leurs terres.
class="Normal__Char">Les autorités locales. La présence des autorités locales suffit généralement à faire
taire les rancœurs et les revendications des paysans pauvres : « Tous
les yeux étaient ardents, les gestes menaçants ; mais tous gardaient
le silence en présence du comte, du garde-champêtre et du garde général »
(ll. 91-93). A l'époque, le garde champêtre avait un rôle important.
class="Normal__Char">3) Les sanctions en cas de délits
class="Normal__Char">Le glanage a une limite
que l'on ne doit pas dépasser : le « maraudage », c'est-à-dire le vol de produits
de la terre avant leur récolte. Les marauds sont passibles d'une amende,
voire d'emprisonnement selon la gravité de leur délit. L'article 47-1 class="Normal__Char">[ns] du Code Pénal punit d'une amende de 1 à 5 francs ceux qui glanent
dans les champs non moissonnés (sachant que, à l'époque, pour donner
une idée, les ouvriers gagnent en moyenne 2 francs par jour). Un emprisonnement
de 3 jours peut aussi être prononcé selon les circonstances.
Conclusion
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Faute d'avoir pu accéder au rang de producteur indépendant, les
paysans parcellaires et les paysans sans terre se cramponnent à leurs droits traditionnels qui sont une condition
à leur survie. Il s'agit d'une lutte sans espoir puisque l'on est dans
une période de transition, de passage du féodalisme au capitalisme.
Progressivement, les structures anciennes vont disparaître. Il faut
attendre le Second Empire pour parler d'âge d'or de la paysannerie.
Progressivement, il y a une moins grande surpopulation et un moins grand
paupérisme.
La révolution agricole n'est pas aussi rapide que la révolution
industrielle. Par contre, les ruraux vont se trouver de nouveaux
débouchés dans les grands chantiers du Second Empire, notamment les
chemins de fer, les travaux urbains, le développement industriel (mines
et usines). L'exode rural auquel on assiste améliore petit à petit
la situation des salariés agricoles qui sont encore près de 3 millions
en 1862. Malgré le progrès de l'industrialisation, le secteur agricole
reste dominant et les paysans6
représentent encore 49,8% de la population active en 1866. Sous le
Second Empire, la peur de la disette, de la crise de subsistance va
définitivement disparaître et le revenu paysan va augmenter de façon
régulière, ce qui va permettre de nouveaux achats de terres.
Les conditions de vie
et de travail des ouvriers en 1840
Extraits du Tableau physique et moral des ouvriers
de Villermé (1840) :
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">« En général, un homme seul gagne assez pour faire des épargnes ;
mais c'est à peine si la femme est suffisamment rétribuée pour subsister,
et si l'enfant au-dessus de douze ans gagne sa nourriture. Quant aux
ouvriers en ménage dont l'unique ressource est également le prix de leur main d'œuvre, beaucoup d'entre eux sont
dans l'impossibilité de faire des économies, même en recevant de
bonnes journées. Il faut admettre au surplus que la famille dont le
travail est pu rétribué ne subsiste avec ses gains seuls qu'autant
que le mari et la femme se portent bien, sont employés pendant toute
l'année, n'ont aucun vice et ne supportent d'autre charge que celle
de deux enfants en bas âge. Supposez un troisième enfant, un chômage,
une maladie, le manque d'économie ou seulement une occasion fortuite
d'intempérance et cette famille se trouve dans la plus grande gêne,
dans une misère affreuse : il faut venir à son secours.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La proportion des ouvriers qui ne gagnent pas assez pour se procurer
le strict nécessaire ou ce que l'on regarde comme tel, varie suivant les industries, leur état de
prospérité ou de détresse et suivant les localités. Un filateur
de Rouen (...) a trouvé en 1831, époque d'une crise marquée par l'abaissement
des salaires, que les 6/10 de ses ouvriers, ou 61% supposés continuellement
alors dans sa filature de coton, ne gagnaient pas, chacun en particulier,
le strict nécessaire dont il s'agit (...).
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">(...) Il est des filatures en France qui retiennent leurs ouvriers
pendant 17 heures chaque jour et les seuls moments de repos pendant ces 17 heures sont une demi-heure pour le
déjeuner et une heure pour le dîner, ce qui laisse quinze heures et
demie de travail effectif.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Afin de mieux faire sentir combien est trop longue la journée des
enfants dans les ateliers, rappellerai-je ici que l'usage et les règlements fixent pour tous les
travaux, même pour ceux des forçats, la journée de présence à 12
heures, réduite à 10 heures par le temps de repos ; tandis que pour
les ouvriers qui nous occupent sa durée est de 15 heures à 15 heures
et demie sur laquelle il y en a 13 à 13 et demie de travail effectif.
Quelles différences ! »
Introduction
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La révolution industrielle s'amorce en France dans les années 1830.
Elle se fait de manière moins radicale qu'en Angleterre. Au milie class="Normal__Char">u du XIXe
siècle, la France rentre dans l'ère du machinisme industriel. Cette
industrialisation est inégale selon les secteurs industriels et selon
les régions. L'industrie française fournit des biens de consommation
de qualité et même de luxe comme les lainages dans le Nord, les soieries
lyonnaises et les dentelles de Calais. Toute cette production est assurée
par de petites entreprises spécialisées de type artisanal. A la fin
de la Monarchie de Juillet (1848), 1,2 millions des 4,4 millions d'ouvriers
travaillent dans les manufactures. Les trois quarts travaillent donc
de manière artisanale. Avant le milieu du XIXe siècle,
la mécanisation ne touche que le secteur de la filature. Avec la mécanisation,
de nouvelles méthodes de production apparaissent et aboutissent à
la création de grandes usines modernes. C'est le « factory system » par opposition au « class="Normal__Char">domestic
system ». Mais cette nouvelle manière de fonctionner entraîne
une dégradation de la condition ouvrière par rapport au travail artisanal
antérieur. Villermé, médecin et sociologue français, publie en 1840
un Tableau de l'état physique et moral des ouvriers dans les fabriques
de coton, de laine et de soi. Ce livre inspire la loi de 1841
sur la limitation du travail des enfants.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Nous allons nous demander quelles sont ces conditions de travail des ouvriers en 1840 et quelles
sont les conséquences de ces conditions de travail sur leur vie.
I) Les inégalités salariales du monde ouvrier
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Le salaire des hommes
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Il existe une grosse diversité de rémunération en class="Normal__Char">tre les hommes ouvriers.
Les salaires varient selon la région, les catégories ouvrières (le secteur class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">7 et la qualification), et la conjoncture économique. Villermé établit la moyenne salariale
quotidienne à 2 francs. C'est le strict minimum. Ca suffit juste à
se nourrir.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La diversité du monde ouvrier est également accentuée par
le présence de nombreux travailleurs étrangers.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Le salaire des femmes
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les hommes se font concurrencer, dans certains secteurs, par les femmes
et par les enfants. Femmes et enfants sont en effet beaucoup plus dociles aux contraintes du travail
en usine et aux bas salaires. Les femmes sont considérées comme n'ayant
pas de grandes capacités intellectuelles. Elles sont généralement
payées deux fois moins que les hommes, ce qui intéresse certains patrons.
On compte ainsi, en 1847, 254 000 femmes pour 670 000 hommes dans les
établissements de plus de dix salariés. On retrouve notamment les femmes dans des secteurs déqualifiés.
Elles sont nombreuses dans le domestic system. Elles sont particulièrement
nombreuses dans le textile. Par exemple, en 1838, 60% ou 70% [A VOIR – Je ne suis pas sûr de ce qu'a
dit la prof] des ouvriers de la soie sont des ouvrières.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) L'exploitation des enfants
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Dans les filatures (c'est-à-dire dans le textile), les enfants sont appréciés pour leur agilité et leur souplesse.
Ils peuvent nettoyer les bobines, ramasser les déchets de coton qui
tombent sous les machines. Ils constituent un bon tiers de la main d'œuvre
affectée aux mécaniques. En 1847, on compte 130 000 enfants contre
670 000 hommes dans les établissements de plus de dix salariés. Ils
commencent leur vie active vers 8 ou 9 ans. Bien sûr, il y a beaucoup
d'accidents. Et ils sont souvent maltraités par les adultes chargés
de leur apprendre le métier. Ils doivent en plus travailler autant
que les adultes pour des salaires quatre fois inférieurs. Entre 13
et 16 ans, leur salaire moyen est de 0,75 F par jour.
II) Les conditions de travail du monde ouvrier
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) La question du salaire
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La question du salaire est au centre des préoccupations ouvrières. Ces salaires sont souvent
trop bas pour pouvoir leur permettre de vivre décemment, surtout en
période de crise. Il n'y a aucune législation pour garantir un minimum
de ressources. Et les grèves sont donc le plus souvent causées par
des revendications salariales. Le type de rémunération ne fait souvent
que se rajouter à la faiblesse des salaires. On peut par exemple recevoir
un « salaire au temps » (à la journée ou à l'heure). Dans ce
cas, on peut se retrouver du jour au lendemain sans travail. On peut
aussi recevoir un « salaire au rendement » (production de tant
de pièces par jour) ou encore un « salaire à la tâche » (où l'on est payé,
par exemple, à la quantité de houille rapportée du fond de la mine).
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) La durée du travail
Le temps de travail est très élevé (cf. le texte de Villermé).
Il n'existe pas de réglementation sur le temps de travail. Les ouvriers
sont exploités jusqu'aux limites de leur résistance physique. Par
ailleurs, ils doivent parfois marcher 10 kilomètres entre chez
eux et l'usine. Ils sont sans défense face aux exigences patronales
toujours plus grandes. S'ils décident de protester, ils risquent de
se faire chasser de leurs postes.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Vers une réglementation
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Au nom des principes libéraux, l'Etat laisse faire les patrons. Villermé va néanmoins inspiré la loi
du 11 mars 1841. Celle loi interdit aux enfants de 8 à 12 ans de travailler
plus de 10 heures par jour, et aux enfants de 13 à 16 ans, de travailler
plus de 12 heures par jour. Le travail de nuit n'est autorisé qu'à
partir de 13 ans. Le repos dominical est accordé aux moins de 16 ans.
class="Normal__Char">Villermé ouvre
aussi la voie à d'autres lois, par exemple la loi du 2 mars 1848. Elle limite le temps
de travail à 10 heures à Paris et à 11 heures en province.
class="Normal__Char">Ensuite, il faudra attendre
la IIIème République pour que de nouvelles avancées sociales
soient votées.
III) La précarité du monde ouvrier
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Les inégalités devant la vie
class="Normal__Char">Le niveau de vie des
ouvriers diffère selon leur situation familiale. Celui qui s'en sort
le mieux est l'ouvrier célibataire. La situation la plus difficile
concerne les jeunes couples, notamment dans les premières années de
mariage, lorsque les enfants sont en bas âge et/ou que la femme ne
peut pas travailler. Pour qu'une famille ouvrière ait un niveau de
vie correct, il faut que l'ensemble des membres de la famille travaille.
Cela implique une forte solidarité familiale.
class="Normal__Char">2) La précarité de la condition ouvrière
class="Normal__Char">Une famille ne peut
donc s'en sortir financièrement que si elle n'est pas trop nombreuse, si aucun de ses membres n'est malade et si aucun de ses membres n'est au chômage. Il faut aussi admettre,
nous dit Villermé, que « le mari et la femme [...] n'ont aucun vice ».
En effet, au XIXe siècle, l'alcoolisme et la prostitution
se développent chez les ouvriers. Tout cela fait que l'ouvrier ne peut
généralement pas épargner. (On note aussi un affaiblissement des
pratiques religieuses.)
class="Normal__Char">3) La misère
class="Normal__Char">L'ouvrier frôle constamment
la misère. Parmi les fléaux qui le frappent, il y a essentiellement
la maladie et le chômage. Si les périodes de chômage sont courtes
au XIXe siècle, elles ont néanmoins des conséquences désastreuses.
Pour ce qui est des maladies, chaque secteur a la sienne. Par exemple,
dans les mines, la maladie la plus courante est la phtisie, une infection
pulmonaire.
class="Normal__Char">La promiscuité, l'absence
d'hygiène, la sous-alimentation provoquent une importante mortalité
dans les quartiers populaires. Il n'existe pas d'assurance contre la
maladie, ni d'allocation familiale, ni de retraite. L'assistance publique
joue donc un rôle primordial auprès des ouvriers qui vivent dans la
misère. On note aussi que des sociétés de secours mutuel se créent :
des cotisations sont prévues par les ouvriers afin d'aider ceux d'entre
eux qui traversent une mauvaise période.
Conclusion
(La prof n'a pas le temps
de nous la donner...)
class="Normal__Char">Les mineurs au second XIXe siècle
Introduction
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Au XVIIIe siècle, le charbon est déjà exploité. Mais cette
exploitation ne se fait qu'à petite échelle jusqu'au premier tiers
du XIXe siècle. A partir de 1830, apparaît alors une fièvre
minière. La main d'œuvre augmente dans les mines et la population
située aux abords des gisements s'accroît. Par exemple, à Lens, entre
1852 et 1880, la population passe de 2 800 à 9 300 habitants.
class="Normal__Char">La mine rejette beaucoup
de déchets (pierres, gravats) qui s'accumulent en terrils class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">8 autour des puits. Cela donne un paysage lunaire car la végétation
est brûlée par les poussières de charbon.
class="Normal__Char">Au milieu du XIXe
siècle, on est en pleine révolution industrielle et les besoins en
charbon s'accroissent de façon spectaculaire. C'est le temps du charbon
roi. Le charbon devient le « pain de l'industrie ».
class="Normal__Char">Quelles sont les caractéristiques
du monde de la mine et celles des mineurs ? C'est-à-dire quelles sont
leurs conditions de travail et de vie ? Quelle ont été les évolutions
au cours de cette seconde moitié du XIXe siècle ? Quelles
sont les principales revendications des miniers ?
I) Accroissement de l'activité minière et de la main d'œuvre
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Découverte de nouveaux bassins miniers
class="Normal__Char">Les anciens bassins
miniers (notamment du Nord) s'éteignent [QUAND ? c'est en contradiction
avec ce qui est dit en I2) sur Anzin]. De nouveaux gisements
sont découverts dans le Pas de Calais. Deux nouveaux bassins miniers
sont également découverts près du Massif Central : Decazeville et
Carmaux. En 1896, 86 puits sont en activité et la production est de
12 millions de tonnes par an.
class="Normal__Char">Les moyens de production
vont se transformer. De grosses compagnies minières se constituent.
Elles prennent progressivement la place des petites entreprises familiales.
class="Normal__Char">2) Augmentation du nombre de mineurs
class="Normal__Char">Le nombre de mineurs
passe de 33 000 en 1850, à 83 000 en 1870 et à 109 000 en 1875, soit
une multiplication par 3 en un quart de siècle (cf. graphique). Ce
chiffre se stabilise ensuite dans les années 1880 et augmentera un
peu à la fin du siècle.
class="Normal__Char">Par exemple, dans le
Nord, à Anzin (juste à côté de Valenciennes), la
population ouvrière est multipliée par trois au cours de cette même
période : elle passe de 4 000 en 1850 à 12 000 en 1874.
class="Normal__Char">3) La provenance des mineurs
class="Normal__Char">Le recrutement des mineurs
se fait essentiellement chez les paysans. On est à l'époque de
la « proto-industrie ». La proto-industrie, c'est tout ce qui est
paysan-mineur, paysan-tisserand, etc. Les mineurs restent des paysans,
c'est-à-dire qu'ils conservent leurs terres mais travaillent en même
temps à la mine qui est pour eux un salaire d'appoint. A Carmaux, les
paysans représentent la quasi totalité des mineurs. L'aire de recrutement
ne dépasse pas un rayon de 25 kilomètres autour de la mine. Les horaires
de la mine doivent coïncider avec ceux des travaux agricoles. Comme
ce n'est pas toujours le cas, l'absentéisme est fort dans les mines.
Les compagnies se tournent alors vers une main d'œuvre étrangère :
les Belges dans le Nord, les Italiens dans le Sud. Pour arracher le
mineur à son milieu rural, les compagnies minières vont aussi chercher
à concentrer l'habitat autour des puits en construisant des cités
ouvrières. Ces cités sont construites en grand nombre, de manière
économique, mais en conservant un jardin. Ces cités minières sont
appelées les « corons ». Par exemple, en 1880, la compagnie d'Anzin est propriétaire
de 2 500 maisons. (Rappelons qu'il y avait 12 000 mineurs à Anzin en
1874.)
II) Le travail à la mine
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) La dure réalité du travail au fond
class="Normal__Char">Avant de descendre dans
le puits, le mineur passe par la lampisterie où il prend sa lampe.
C'est un objet très symbolique pour les mineurs. Chaque mineur a sa
lampe personnelle et numérotée. On descend ensuite dans une cage (large
de 1m50) pendant parfois plusieurs dizaines de minutes, car le travail
se fait parfois à plusieurs centaines de pieds sous terre. Il y fait
très chaud. A cette époque-là, il n'existe pas encore de système
de ventilation. Le toit menace de s'écrouler. Le travail est donc extrêmement
rude. Après le travail d'extraction de la houille, il faut remonter.
Le système n'est pas toujours mécanique. Ils doivent parfois remonter
par une succession d'échelles en bois. En 1861, certaines compagnies
obligent les ouvriers à travailler de 4h du matin à 6h ou 7h du soir.
Ils doivent ensuite se décrasser en rentrant chez eux. En 1865, le
salaire moyen est de 2,69 francs par jour. Il passe à 3,58 francs en
1875. Les femmes sont payées moitié moins. Le mineur travaille souvent
« à la tâche », c'est-à-dire en fonction de ce qu'il extrait.
Il ne sait donc pas à l'avance quel sera son salaire. Et les mineurs
sont souvent déçus.
class="Normal__Char">2) La décomposition du travail dans la mine
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">A l'origine, le mineur faisait tout. Petit à petit, apparaît
une décomposition du travail au fond des mines. Le « piqueur » est celui qui abat le charbon.
Il est l'ouvrier productif, celui qui « va au charbon ». Le « boiseur » assure le soutènement de le la
veine class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">9 par le boisage. Le « rouleur » ou « herscheur » est celui qui transporte le
charbon. Il sera remplacé par des chevaux, puis par des machines. Le
« porion » est le supérieur direct du mineur. Il est le contremaître
qui surveille les chantiers. L'ingénieur, en haut de la pyramide, détient
le pouvoir décisionnel. Son origine sociale est différente de celle
des mineurs. Certaines catégories d'employés travaillent au jour,
à l'air libre, notamment ceux qui trient les calibres, les palefreniers
[= ouvriers chargés du soin des chevaux] et les ouvriers affectés
à l'entretien des machineries.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Les risques de la mine
class="Normal__Char">Les causes d'accidents
et de maladies sont multiples. L'air asphyxie, il y a des éboulements,
des chutes, des ruptures de câbles, des inondations, des « coups de grisou class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">10 » (= quand le gaz s'enflamme à cause de la lampe du mineur). Les
maladies sont dues à des conditions de travail ingrates et à des infections
propres au métier : les anémies, l'arthrose, les maladies de poitrine
(asthme, phtisie, etc.). Il faudra attendre le XXe siècle
pour que l'on parle de « silicose class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">11 », la maladie pulmonaire du mineur. Sous le Second Empire, à Carmaux,
l'âge moyen du décès du mineur adulte est de 41 ans. Il passe à
54 ans au début du XXe siècle.
III) Conditions de vie et revendications des mineurs
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Le niveau de vie des mineurs
class="Normal__Char">Le niveau de vie des
mineurs reste bas. Les logements sont souvent insalubres avec promiscuité
et manque d'hygiène. Les conditions d'existence dans les cités ouvrières
sont quand même meilleures que dans les faubourgs des grandes villes.
L'alimentation est la préoccupation principale. En 1848, elle occupe
75% des dépenses. En 1866, c'est encore 57% des dépenses qui lui sont
consacrées. L'aliment essentiel est le pain. Le jardin apporte un complément
de légumes (choux, pommes de terre...). Ils mangent aussi du pâté
et du lard, mais pas de viande.
class="Normal__Char">Ils se marient généralement
jeunes et fondent des familles nombreuses (4 enfants en moyenne), même
si, dans le dernier tiers du XIXe siècle, le nombre d'enfants
par famille a tendance à diminuer. Pour eux, l'école n'est pas une
nécessité. Il n'y a pas beaucoup d'ambition scolaire.
class="Normal__Char">2) Les revendications des mineurs
Il y a une réelle solidarité chez les mineurs car, malgré
tout, ils aiment leur travail. Le salaire est la première de
leurs revendications. La deuxième est la journée de 8 heures. La troisième
concerne les mesures de sécurité et d'hygiène. On voit apparaître,
de plus en plus, une exaspération au sein des mineurs. En 1884, on
compte 56 jours de grèves à Anzin (dans le Nord) et 109 jours à Decazeville
(dans l'Aveyron) en 1886. Ces grèves sont généralement plus nombreuses
au printemps. On assiste parfois à des actes de sabotage : c'est notamment
le câble de descente dans la mine qui est coupé. En cas de grèves
qui durent, les fosses sont occupées par les soldats. Souvent, les
exigences des mineurs ne sont pas acceptées. Entre 1871 et 1890, plus
de la moitié des conflits échouent.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Amélioration du sort des mineurs
La loi du 18 mai 1874 amorce un progrès. Elle interdit le travail
des enfants avant l'âge de 12 ans, elle interdit le travail de nuit
des enfants, et elle limite la journée à 12 heures (coupée par une
heure de repos avant 16 ans). Elle exclut les enfants de certaines tâches
trop pénibles. Le travail de fond est interdit aux femmes et aux filles.
(Noter que c'est également par cette loi qu'est créée l'inspection
du travail.)
La loi du 9 juillet 1890 oblige à la mise en place de délégués
mineurs élus pour 3 ans et chargés de veiller à la sécurité et
l'hygiène des ouvriers.
La loi du 29 juin 1894 sur les caisses de secours et de retraite
des mineurs permet aux exploitants de verser une somme égale à 4%
des salaires en vue d'aider les mineurs en difficulté.
Conclusion
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les conditions des mineurs de fond sont difficiles. Leurs revendications ne sont que tardivement écoutées. Ils
se retrouvent déracinés de leurs campagnes et agglutinés dans les
corons qu'ils ne quittent que pour aller travailler à la mine.
class="Normal__Char">Les régions riches
en charbon connaissent un développement spectaculaire de leur activité
minière. Ces houillères (= régions minières) connaissent une évolution
technique avec des nouvelles méthodes d'exploitation, de transport
et d'extraction. Il faut 5 tonnes de houilles pour fabriquer 1 tonne
de fer. Les locomotives et les navires consomment une grande partie
de la houille. On assiste aussi à une augmentation des besoins en charbon
pour le chauffage. En 1830, la France brûle 2,4 millions de tonnes
de houilles et en produit 1,8 millions. En 1865, elle en consomme 19
millions de tonnes et en produit 11,6 millions. (Cela correspond à
une multiplication de la consommation par un facteur 8 en 35 ans.)
et la montée du syndicalisme
entre 1880 et 1914
Introduction
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Entre 1882 et 1889, le pays est en crise économique. Cette crise
affecte le secteur industriel et, par conséquent, les ouvriers. Dans
la seconde moitié du XIXe siècle, on assiste au développement de la « grande
industrie ». Ce développement provoque des transformations au sein
du monde ouvrier et, notamment, du prolétariat d'usines. Les usines
vont se concentrer. Cette concentration entraîne une prise de conscience :
les ouvriers se trouvent une identité commune et, évidemment, des
droits communs à conquérir et des acquis communs à défendre. C'est
à partir de ce moment-là qu'ils s'organisent pour mener des actions
(des grèves) tandis que, parallèlement, se développent le syndicalisme
et le socialisme.
I) Les revendications ouvrières : causes, caractéristiques, manifestations
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Une situation encore difficile à la fin du XIXe siècle
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">A la fin du XIXe siècle, le prolétariat ouvrier vit encore dans l'incertitude
du lendemain. Souvent, sa situation bascule dans la misère. Les congés
payés sont rares. La journée de travail reste encore longue (environ
10 heures). Une loi de 1900 fixe à 60 heures le travail hebdomadaire.
De nouvelles méthodes de travail, l'OST (Organisation Scientifique
du Travail), intensifient le travail de l'ouvrier qui est placé sous
la surveillance étroite d'un contremaître exerçant une discipline
permanente. Les ouvriers doivent fournir un travail physique toujours
aussi important, qui devient de plus en plus répétitif, et qui provoque
toujours autant d'accidents. On considère qu'entre 1/4
et 1/3 des ouvriers en sont victimes. Sans oublier
que les maladies sont toujours présentes (comme la silicose dans les
mines).
class="Normal__Char">Malgré cela, l'espérance
de vie augmente (cf. doc 6 et 7 du recueil de textes) et le niveau de
vie est généralement à la hausse (même si on peut difficilement
généraliser). Entre 1882 et 1886, le niveau de vie se maintient ou
augmente du fait de la baisse des prix.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Les thèmes sur lesquels portent les revendications
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les revendications sont de trois ordre : l'augmentation salariale,
la diminution du temps de travail et de meilleures conditions d'hygiène
et de sécurité.
class="Normal__Char">Le salaire. La moyenne journalière des salaires est de 4,80 francs pour les
ouvriers. Leur revendication principale est celle des « cent sous »,
soit 5 francs par jour.
class="Normal__Char">Le temps de travail. La loi du 29 juin 1905 réduit à 8 heures la journée dans les mines,
mais la pratique générale pour le reste de l'industrie reste de 10
heures par jour. La revendication principale est la journée de 8 heures.
class="Normal__Char">Les conditions d'hygiène et de sécurité. Dans certaines usines, les conditions d'hygiène et de sécurité
sont négligées. D'où certaines catastrophes spectaculaires comme
celle de!Courrières le 10 mars 1906. Un coup de grisou (une explosion
de gaz) fait plus de 1 200 morts. Cette catastrophe révèle les négligences
de la compagnie minière.
class="Normal__Char">Avec la IIIe
République, les politiques interviennent de plus en plus dans la législation
du travail. La « question sociale » occupe une partie de l'activité
législative jusqu'en 1914.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Les manifestations du mécontentement ouvrier
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Entre 1880 et la Première guerre mondiale, une prise de conscience
collective gagne les classes populaires et engendre des manifestations de grande ampleur.
Les ouvriers sont environ 6 millions en 1914. Les grèves sont très
nombreuses particulièrement au début et à la fin des années 1880.
Des villes entières font grève comme à Fougères (Ille-et-Vilaine,
en Bretagne) et à Armentières class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">12 (dans le Nord, à 20 km à l'ouest de Lille) en 1903, comme celle
des mineurs en 1906, des postiers en 1909 et des cheminots en 1910 [ class="Normal__Char">cette dernière date
est à vérifier]. On a 850 grèves en 1900, 1 087 en 1904, 1 354 en 1906 et 1 517 en
1910. Il y a donc une réelle augmentation du nb de grèves. La durée
moyenne des conflits augmente : 7 jours en 1875, 21 en 1902. Les grèves
attirent également de plus en plus de monde : la grève générale des
ouvriers en 1902 est suivie par 108 000 ouvriers appartenant à 77 compagnies
du Nord. La résistance ouvrière est globalement efficace dans le sens
où leurs revendications vont empêcher toute baisse des salaires.
II) Naissance, unification et limite du syndicalisme
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Naissance des syndicats
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884 autorise la formation d'associations professionnelles.
Dans les années 1880-1890, de nombreuses organisations syndicales vont
donc se créer.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les fédérations. Des fédérations par métier se créent dans un premier temps. La
première est celle des chapeliers en 1879. Puis se crée une fédération
du livre en 1881, des mineurs en 1883, des cheminots en 1890, du textile
en 1891. Une fédération nationale de ces syndicats (la FNS) se crée
en 1886.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les bourses du travail. Dans une deuxième étape vont se créer des bourses du travail par
ville. Elles naissent de la vieille tradition du compagnonnage. Elles
regroupent localement diverses activités. Elles sont créées à Paris
en 1887, puis à Marseille, St-Etienne, etc. Il en existe 14 en 1892.
Elles seront regroupées dans une fédération des bourses du travail
le 7 février 1892.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Unification des syndicats (la CGT)
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Congrès de Limoges (1895) : la naissance. class="Normal__Char"> En 1895 naît la Confédération
Générale du Travail (CGT) au congrès de Limoges, entre le 23 et le
28 septembre. Elle n'arrivera à regrouper toutes les organisations
syndicales que plus tard. Ce n'est qu'à partir de 1902 qu'elle regroupe
à peu près toutes les industries. Le secrétaire général de la CGT
est alors Victor Griffuelhes class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">13. En 1909, Léon Jouhaux lui succède. Il restera à ce poste jusqu'en
1947. C'est un syndicalisme de type révolutionnaire, aussi appelé
« anarcho-syndicalisme ».
class="Normal__Char">Chartes d'Amiens (1906) : l'apolitisme. C'est la Charte d'Amiens, en 1906, qui va donner les règles à suivre
et qui va affirmer l'indépendance complète du syndicalisme face aux
partis politiques. (Cela vise en particulier la SFIO née en avril 1905.)
Cette Charte d'Amiens est l'acte de naissance de l'organisation syndicale
unitaire et collective. Toutes les fédérations locales, etc. sont
réunies. Le fait que la CGT reste apolitique, d'une part, provoque
l'isolement de la CGT et, d'autre part, empêche la SFIO d'attirer les
suffrages des cégétistes. Il y a une certaine faiblesse des effectifs
des syndiqués. En 1911, le CGT a moins de 700 000 membres, soit un peu
moins de 10% des salariés. Par comparaison, 25% des salariés anglais
sont syndiqués.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Résistance de l'Etat et du patronat
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La loi du 21 mars 1884 reconnaît la légalité des syndicats
professionnels, mais elle les oblige à déposer les noms et les statuts lors de la création.
Ceux-ci refusent souvent de se plier à ce genre d'exigences car ils
sont généralement surveillés en permanence lorsqu'ils se déclarent.
class="Normal__Char">En 1903 et 1906, les
grèves de Fougères et d'Armentières sont réprimées par les forces
de l'ordre. Idem pour celle de 1906 et celle des postiers en 1909. C'est
Clemenceau qui réprime ces grèves. Il est surnommé « le briseur de
grèves » et « l'implacable flic ». Le 1er mai 1891, à Fourmies,
dans le Nord, la troupe tire sur la foule tuant neuf personnes et en
blessant soixante.
class="Normal__Char">Le patronat, de son
côté, refuse de reconnaître le droit syndical et donc de négocier
avec les syndicats, notamment dans les périodes de récession économique.
On voit apparaître des affiches : « Ici, on n'embauche pas de syndiqués ».
III) Défense de la classe ouvrière et moyens d'action des syndicats
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Volonté d'éliminer les inégalités
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Cette volonté d'éliminer les inégalités se développe surtout
au moment de la reprise économique, dans les années 1890. L'amélioration du sort des ouvriers paraît réalisable.
Les organisations ouvrières militent pour la journée de travail à
5 francs, pour la mise en place d'un conseil de prud'hommes... Le but
de la CGT est clairement énoncé dans la charte d'Amiens de 1906. Il
s'agit de faire évoluer la législation sur la condition ouvrière
dans le sens de l'amélioration des conditions de travail. La CGT défend
notamment la journée de 8 heures. Depuis 1890, se manifeste une volonté
de diviser la journée en 3´8 heures : 8h de travail, 8h de repos et 8h de loisirs. Cette revendication
culmine le 1er mai 1906. A partir de cette date, tous les
1ers mai seront des journées de grande mobilisation. Le
1er mai honore les martyrs du syndicalisme. Mais la journée
de 8 heures ne sera accordée qu'après la Première guerre mondiale,
en 1919.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Volonté de modification de l'organisation économique
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les syndicats mettent au goût du jour les principes de l'exploitation
de l'homme par l'homme et de lutte des classes. Il pensent class="Normal__Char"> qu'il faut modifier
toute l'organisation économique capitaliste qu'ils qualifient de « sauvage ».
Les industriels veulent en effet constamment économiser du capital
tout en accroissant la productivité par l'intensification du travail.
Cette évolution est inacceptable pour les ouvriers, puisqu'ils travaillent
plus sans être payés plus. La charte d'Amiens de 1906 dit : « Il [le
syndicat] prépare l'émancipation intégrale qui ne peut se réaliser
que par l'expropriation capitaliste. »
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Les moyens d'action des syndicats
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">L'anarcho-syndicalisme a comme moyen privilégié l'action directe,
qui n'est violente qu'en dernier recours. Cette action directe peut
être : la grève générale, le label, le sabotage et le boycottage.
class="Normal__Char">Le label. Le label est une sorte de marque syndicale. Les syndicats incitent
les ouvriers à se fournir chez les entreprises qui respectent les conditions
syndicales.
class="Normal__Char">Le sabotage. Le sabotage provoque clairement le ralentissement de la production.
Soit en multipliant les malfaçons, soit en s'attaquant directement
à l'instrument de production (la machine, en général). Par exemple,
les mineurs sectionnaient les câbles de descente des puits.
class="Normal__Char">Le boycottage. Le boycottage consiste à jeter un interdit sur un industriel ou
un commerçant. Les ouvriers sont invités à ne pas travailler dans
ces commerces ou usines.
class="Normal__Char">Certaines de ces actions
peuvent faire peur aux patrons. Ainsi, le 8 mars 1907, quand les syndicats
d'électriciens coupent la lumière (la fée électricité) dans
Paris, on a très peur du « grand soir ».
Conclusion
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La CGT est l'organe principal du mouvement ouvrier avant 1914. Les
militants syndicalistes inquiètent tellement les pouvoirs publics qu'ils
sont traités comme des espions. Les organisations syndicales sont par
conséquent en général infiltrées, surveillées, menacées par la police, et les actions comme les grèves
sont la plupart du temps sévèrement réprimées.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les effectifs des syndicats augmentent sensiblement jusqu'en 1914,
mais le syndicalisme est plus tardif en France qu'en Angleterre ou en
Allemagne.
Devant la perspective de la guerre, les syndicalistes se rapprochent
des socialistes pour répondre à la déclaration de guerre par une
déclaration de grève générale. Car les syndicats ne sont pas violents,
et la CGT est de plus en plus gagnée par le pacifisme. En 1914, les
cégétistes sont fondamentalement antimilitaristes, et c'est ce qui
les rapproche des socialistes.
sous le Second Empire
Introduction
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Napoléon III est plus libéral en économie qu'en politique. Sous
son impulsion va se développer une révolution bancaire. On parlera
d'« âge d'or des banquiers ». Plusieurs familles se distinguent.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Emile et Isaac Pereire. Il s'agit d'une famille juive. En 1852, ils créent le Crédit immobilier
qui est une véritable banque d'affaires.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Achille Fould. Il est nommé ministre des Finances par Louis Napoléon Bonaparte
en octobre 1849, fonction qu'il assume jusqu'en janvier 1852. Il fonde
le Crédit mobilier avec Pereire, en 1852.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">James de Rothschild. James de Rothschild joue sur plusieurs tableaux, mais les Rothschild
sont les représentants de la banque traditionnelle. Ils vont aussi
commencer à aller voir les secteurs innovants ayant besoin de gros
financements comme les chemins de fer et la navigation.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Qui sont les grands notables de la finance ? Quelles sont leurs caractéristiques ?
Dans quelle mesure exercent-ils une influence sur la société ?
I) Quelques caractéristiques communes
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Importance de la famille
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La famille. La famille joue un rôle important. On parle par exemple de la « maison »
Rothschild. Elle est dirigée par plusieurs membres de la famille dispersés
dans toute l'Europe. Ce sont des familles très bien organisées. Elles
conservent des liens entre les différents pays et l'autorité décisionnelle
revient au père ou à l'aîné.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les mariages. Les mariages sont très importants. Ils servent à créer des alliances.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Importance du capital financier
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les fortunes des banquiers sont colossales pour l'époque. James de Rothschild gère un patrimoine qui représente
553 millions en 1853 [date à vérifier] et à 888 millions en 1874.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les régents de la Banque de France (les « 200 familles ») ont des
patrimoines financiers importants. L'Histoire, symbolique class="Normal__Char">ment, en a fait les
maîtres financiers de la France.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Culture et style de vie des banquiers
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Le niveau d'études des banquiers est élevé. Ils ont un mode de
vie de grands bourgeois qu'ils sont. Les réceptions sont nombreuses
chez les banquiers. Elles permettent de tisser un réseau relationnel et de montrer son niveau financier.
Ces réceptions se font notamment chez les Rothschild et les Fould qui
n'oublient pas d'inviter l'Empereur.
II) Les grands banquiers entrent en concurrence
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Deux pôles de la finance : banquiers traditionnels et nouveaux banquiers
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Banque traditionnelle. La banque traditionnelle est symbolisée par les Rothschild. On l'appelle
aussi la « Haute Banque ».
class="Normal__Char">Banque de dépôt et banque d'affaires. De nouvelles grandes banques se créent : les banques de dépôt et
les banques d'affaires. La banque de dépôt utilise les petites épargnes
pour financer les opérations de crédit. La banque d'affaires s'occupe
de promouvoir tout ce qui est industrie, entreprises, sociétés en
tout genre (Pereire et Fould).
class="Normal__Char">En 1863 est créé le
Crédit Lyonnais et, en 1864, la Société Générale.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Les grands financiers entrent en conflit
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Il n'y a pas de solidarité entre grands banquiers. Il n'y a
que de la concurrence. Les Rothschild se livrent à une lutte sans
merci pour contrôler les affaires financières. Pour contrecarrer les Pereire,
les Rothschild lancent une banque d'affaires, la Société Générale,
en 1864.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Evolution de la Banque de France
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La Banque de France a le privilège d'émission des billets de banque.
Mais, à
force de se faire concurrencer par d'autres banques, elle finit par
réagir. Et, petit à petit, les régents vont se mettre à financer
les grandes affaires comme les chemins de fer. Elle va aussi ouvrir
le crédit à des sociétés privées (et pas seulement à l'Etat).
Napoléon III voulait forcer la main aux banquiers traditionnels pour
qu'ils participent à la révolution industrielle.
III) Le poids des banquiers dans la société française
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Rôle économique
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">...
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Accession au pouvoir politique
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">...
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Position élevée sur l'échelle sociale
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">...
Conclusion
à la fin du XIXe
siècle
I) Notables et noblesse entre déclin et reconversion
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Notables et nobles le sont de naissance.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les notables de province. La puissance des notables de province repose sur la terre. Avec la
crise agricole et la chute de la rente foncière (c'est-à-dire des
revenus de la terre), les notables perdent le rôle économique et social
qu'ils tenaient dans les zones rurales. Le phénomène est aussi accentué
par le désenclavement des campagnes : avec le développement des moyens
de transport et la diffusion de la presse, le monde rural prend conscience
de ce qu'il se passe ailleurs.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">L'aristocratie parisienne. De son côté, l'aristocratie parisienne s'est mieux adapté à la
modernité. Elle a reconverti une partie de son patrimoine immobilier
en valeurs mobilières (= titres, actions, obligations, parts sociales...).
Elle conserve ainsi des revenus confortables.
II) Les élites de l'autorité
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les élites de l'autorité sont principalement le personnel gouvernemental :
les hauts fonctionnaires, les hommes politiques aux carrières longues,
les parlementaires.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">En 1914, les deux tiers du personnel gouvernemental appartiennent à la moyenne ou à la grande bourgeoisie
de par ses origines. La majorité exerce des professions libérales.
Ce sont essentiellement des avocats et des médecins.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Souvent, l'ascension dans les milieux politiques se fait par mar class="Normal__Char">iage, les hommes choisissant
leurs épouses de manière à ce qu'elles soient beaucoup plus fortunées
qu'eux.
III) Emergence de nouvelles élites de l'argent
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les nouvelles élites économiques sont les propriétaires et dirigeants
des grandes affaires commerciales, industrielles et financières. Leur niveau de qualification est
de plus en plus élevé.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Dans les années 1880, on est en pleine crise économique. Cette « grande
dépression » a fait souffrir les secteurs traditionnels de l'industrie :
le textile et la métallurgie. Mais, avec la fin du siècle, arrivent de nouveaux secteurs
très prometteurs : l'automobile, l'électricité, l'(agro)chimie.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les nouvelles élites économiques ne sont pas toutes issues des grandes
familles aristocrates. Néanmoins, dans tous les cas, l'environnement familial garde un rôle très important. Si on a de
bonnes relations, si on a des appuis, on s'en sort mieux.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Leur style de vie se rapproche de plus en plus de celui de l'aristocratie :
domesticité, chasse, oisiveté...
IV) Place grandissante des élites du savoir
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Des élites du savoir se sont développées parallèlement au développement
des valeurs républicaines, notamment l'Ecole et l'enseignement.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les ingénieurs. On note notamment la montée en puissance des ingénieurs au fur
et à mesure de l'évolution des besoins du secteur industriel. Des
écoles spécifiques sont créées : l'Ecole supérieur d'électricité,
l'Ecole de physique et chimie de la ville de Paris, l'Ecole des Arts
et métiers...
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les hommes de lettres. Les hommes de lettres (journalistes, universitaires...) font également
partie de ces nouvelles élites du savoir. Ils ont une plus grande liberté
d'expression. Une modification du système académique leur donne aussi
une plus grande liberté.
class="Normal__Char">On peut citer Pasteur
pour la médecine, Berthelot pour l'industrie chimique et Zola pour
la littérature.
Les grands patrons
à la fin du XIXe siècle :
l'exemple d'Henri Schneider
Introduction
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Le 25 août 1836, deux frères, Eugène et Adolphe Schneider, achètent
les fonderies du Creusot class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">14. En 1865, malgré les crises, le Creusot devient le premier centre
métallurgique français. Il produit 130 000 tonnes de fonte qui sont
utilisées pour créer 60 000 tonnes de rails, 30 000 tonnes de fer et
10 000 tonnes de tôles en tout genre. Les fonderies comprennent 15 hauts
fourneaux, 600 fours à coke et 130 fours à puddler class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">15.
class="Normal__Char">Henri Schneider, fils
d'Eugène, naît le 10 décembre 1840 au Creusot. En 1863, il est nommé
sous-directeur de l'usine. Il devient le gérant de la société Schneider
en 1875. Il va continuer à développer les affaires de son père dans
les chemins de fer, la construction navale et les charpentes métalliques,
c'est-à-dire les secteurs clés de la première révolution industrielle.
class="Normal__Char">Au lendemain de la guerre
de 1870, une nouvelle orientation est donnée à la société :
l'artillerie. Henri Schneider va obtenir des commandes publiques. Le
Creusot devient le spécialiste mondial de l'armement et l'emporte sur
ses rivaux allemands et anglais.
class="Normal__Char">Le patron des fonderies
fait aussi partie de ces « grands capitaines d'industrie » qui sont
caractérisés par une volonté paternaliste. Il va développer un encadrement
social au sein de son usine : écoles, système de prévoyance...
class="Normal__Char">On se demandera dans
ce cours quelles sont les caractéristiques des hommes d'affaires modernes
(des pionniers du capitalisme français), quelles méthodes ils appliquent
pour développer leurs entreprises et de quelle manière ils dirigent
leurs employés.
I) Caractéristiques des grands capitalistes
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Forte ascension sociale
class="Normal__Char">Les grands patrons de
la fin du XIXe siècle sont le résultat d'une forte mobilité
sociale sur plusieurs générations. L'ascension se fait selon trois
principes : l'épargne, le bon investissement et le mérite.
class="Normal__Char">Par exemple, Henri Schneider,
qui devient gérant des fonderies du Creusot en 1875, a des origines
très modestes. Au XVIIIe siècle, les Schneider sont de
modestes paysans. Eugène Schneider, le père de Henri, est un fils
de ses œuvres (c'est-à-dire qu'il a construit son empire tout seul)
puisque son père à lui était un simple notaire.
class="Normal__Char">2) De grosses fortunes
class="Normal__Char">La fortune des grands
capitalistes est énorme : biens industriels, valeurs mobilières, participations
dans un grand nombre d'affaires en France et à l'étranger, parts dans
des emprunts, dans des banques, dans des compagnies diverses et variées.
Ils possèdent aussi des biens immobiliers, des fermes, des châteaux...
class="Normal__Char">Par exemple, la valeur
de la société du Creusot passe de 2 680 000 francs en 1836 à 22 500 000
francs en 1869. Les revenus d'Eugène Schneider le placent dans les
premiers rangs des revenus mondiaux.
class="Normal__Char">3) De grosses sociétés
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La grande taille est une caractéristique des entreprises modernes. Elles détiennent généralement
une part importante du marché. Elles utilisent des circuits de financement
souvent inaccessibles aux petites et moyennes entreprises. Il existe
une symbiose entre les banques et les entreprises industrielles. (C'est
ce qu'on appelle le « capital financier ».) Les entreprises regroupent
de nombreux établissements et ont des méthodes de production spécifiques,
souvent à la pointe de la technologie.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Le développement des grandes entreprises françaises se fait plus
lentement qu'aux Etats-Unis, en Angleterre et en Allemagne. Elles sont
situées
dans des régions bien précises. En dehors de la région parisienne,
il existe trois foyers principaux : le Nord (où se trouvent des entreprises
de textile et de métallurgie), l'Est (plus précisément en Lorraine)
et la région lyonnaise.
class="Normal__Char">Ces grosses sociétés
inquiètent les PME. On les accuse de monopoliser le marché, d'imposer
des prix élevés et de constituer une puissance contre laquelle personne
(y compris l'Etat) ne peut se battre.
II) Le paternalisme et ses limites
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Définition du paternalisme
A partir des années 1870, on entre dans l'ère de l'économie
sociale. Une politique paternaliste se développe à l'intérieur des
"usines-villes". Dans l'interview d'Henri Schneider, celui-ci
parle de ses « devoirs étroits » de patron.
Le paternalisme est la
conception patriarcale ou paternelle du rôle du chef d'entreprise.
C'est le fait de se conduire avec ceux sur qui on exerce une autorité
comme un père vis-à-vis de ses enfants. C'est une manière de diriger
bienveillante, autoritaire et condescendante.
Le paternalisme est un
instrument de pacification interne à l'entreprise. Il évite le retour
des grèves. Il évite aussi que les bons ouvriers partent dans d'autres
entreprises où les avantages seraient meilleurs. C'est aussi une façon
d'humaniser la vie ouvrière pour faire oublier les conditions de travail,
le caractère inhumain de ces grosses usines où on commence à travailler
à la chaîne.
La paix dans les usines
est aussi une garantie de meilleurs profits.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Les avancées sociales
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Le logement. Dans l'usine du Creusot, l'effectif augmente lentement : on compte
10 000 employés en 1875 et 14 000 en 1898. La population de la ville,
elle, ne cesse d'augmenter : de 25 000 habitants en 1875, on passe à
32 000 en 1898. Un des problèmes qui se pose est donc le logement. Les
patrons créent alors des cités ouvrières et attribuent des logements
locatifs à prix réduit. C'est, en général, une récompense sociale
lorsqu'on a bien travaillé. Henri Schneider met aussi en place un système
d'épargne à taux préférentiel afin de favoriser l'accession à la
propriété.
class="Normal__Char">L'éducation. Les patrons s'intéressent également à l'éducation des enfants.
Des écoles sont créées au sein même des usines-villes. Au Creusot,
en 1878, 6 000 garçons et filles sont scolarisés dans 82 classes, visiblement
d'un bon niveau. Ces écoles permettent de souder une génération,
de forger une véritable culture d'entreprise (l'entreprise y est bien
sûr valorisée) et de permettre une promotion interne. Si un enfant
travaille bien, il peut devenir ingénieur. Il y a une véritable possibilité
d'ascension sociale intergénérationnelle au sein de l'entreprise.
class="Normal__Char">Allocations familiales, caisses de retraite... En 1892, Henri Schneider met en place un système d'allocations familiales.
En 1894, il fait construire un hôtel-Dieu de 188 lits où les ouvriers,
leurs femmes et leurs enfants reçoivent des soins gratuitement pour
les moins de 15 ans. Il est l'un des premiers à fonder une caisse de
retraites à laquelle les ouvriers sont invités à cotiser. En 1887,
il fait même construire une maison de retraite pour les plus démunis.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Limites et critiques du paternalisme
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Le résultat de la politique paternaliste peut se révéler très
concluante pour le patron. Henri Schneider ne connaît aucune g class="Normal__Char">rève pendant 23 ans
et son fils, Eugène II, hérite d'une entreprise florissante. Le Creusot,
à cette époque, fait référence en matière sociale.
class="Normal__Char">Le temps de travail. Le temps de travail est l'une des limites du paternalisme. Pour les
patrons, les avancées sociales ne sont possibles que dans la limite
où elles ne réduisent pas la rythme de production.
class="Normal__Char">Un Etat dans l'Etat. On a aussi critiqué aussi l'idéologie paternaliste en disant qu'elle
créait un Etat dans l'Etat : l'école, l'assurance sociale...
III) Capitalisme et système économique
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) La loi du marché
Les grands capitaines d'industrie prônent le loi du marché, c'est-à-dire
la loi de l'offre et de la demande, de la libre concurrence. Les crises
de surproduction (décalage entre l'offre et la demande) sont
un « mal nécessaire » pour Henri Schneider. Elles permettent d'assainir
l'économie.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Le phénomène de concentration
La concentration est un moyen de restreindre ou d'éliminer la concurrence.
Il y a trois types de concentration : par entente entre des entreprises
indépendantes, par absorption d'entreprises concurrentes suite à une
guerre commerciale, ou par fusion volontaire entre entreprises désireuses
de s'agrandir. Pour Henri Schneider, il n'y a « pas de maximum » à
la taille d'une entreprise.
3) Les capitalistes sont contre l'interventionnisme de l'Etat
Pour les grands patrons,
l'Etat, en intervenant, ne peut que perturber les mécanismes économiques
et sociaux. La seule intervention tolérée est celle de surveillance
de la fraude.
Conclusion
L'évolution économique du second XIXe siècle
a provoqué un reclassement dans l'élite sociale. C'est maintenant
la bourgeoisie d'affaires, capitaines d'industrie en tête, celle qui
est engagée dans le capitalisme industriel et financier, qui représente
la classe conquérante.
(1840-1898)
Une
vision libérale de l'économie
–Est-il
indispensable que le directeur d'une usine en absorbe à lui seul tous
les bénéfices ?
–Pensez-vous qu'il
ne faut pas de l'argent pour faire marcher une « boîte » comme celle-ci ?
(...) Le capital qui alimente tous les jours les usines, les outillages
perfectionnés, le capital, sans lequel rien n'est possible, qui nourrit
l'ouvrier lui-même ! Ne représente-t-il donc pas une force qui doit
avoir sa part des bénéfices ? (...) Il y a un ouvrier, parmi les mille
que j'ai employés, qui gagnait cent sous16
par jour : il s'est dit : « Tiens ! Bibi n'a besoin que de quatre francs
pour vivre. Bibi va mettre vingt sous de côté tous les jours ! » dit-il,
et au bout d'une année il a 365 francs ; il recommence l'année suivante,
dix ans, vingt ans de suite, et voilà un capitaliste ! Presque un petit
patron ! Son fils pourra agrandir le capital paternel et c'est peut-être
une grande fortune qui commence. La trouverez-vous mal gagnée ? (...)
–Mais si l'ouvrier a cinq enfants, comment mettra-t-il de l'argent
de côté ?
–Ca, c'est une loi fatale... On tâche, ici, de corriger,
le plus qu'on peut, cette inégalité, mais comment la supprimer ? Oh !
à cet égard le pape a dit tout ce qu'il y avait à dire ; je trouve
que sa dernière Encyclique est une merveille de sagesse et de bon sens.
Il y explique que le patron a des devoirs étroits à remplir vis-à-vis
des salariés, et c'est vrai.
–Croyez-vous
que les crises de surproduction sont fatales et que, pour empêcher
le chômage qui en résulte, une entente soit possible entre les patrons ?
–Pas du tout ; c'est un mal nécessaire, on
n'y peut absolument rien ! La production dépend de la mode, ou d'un
courant dont on ne peut prévoir ni la durée ni le développement (...).
Aujourd'hui, tout est au « militaire », on ne fait que des canons en acier et des plaques de blindage ;
demain, ce mouvement peut s'arrêter pour une cause ou une autre, qu'aujourd'hui
nous ne pouvons pas prévoir. Donc : pléthore sur le marché, arrêt
dans le travail, chômage, chômage forcé, fatal !
–Croyez-vous que la concentration des capitaux et des moyens de production
a atteint son maximum ou doit encore se développer ?
–Il n'y a pas de maximum !
s'écria rudement M. Schneider.
Et ses mains firent
un grand geste autour de lui :
–Ca marche toujours,
ça n'a pas de bornes, ça !...
–L'intervention de l'Etat ?
–Très mauvaise ! Très
mauvaise ! Je n'admets pas un préfet dans les grèves ; c'est comme la
réglementation du travail des femmes et des enfants ; on met des entraves
inutiles, trop étroites, nuisibles surtout aux intéressés qu'on veut
défendre, on décourage les patrons de les employer.
–La journée de huit heures ?
–Oh ! Je veux bien !
dit M. Schneider (...), si tout le monde est d'accord. Seulement les
salaires diminueront ou le prix des produits augmentera, c'est tout
comme ! Au fond la journée de huit heures, c'est encore un dada (...),
dans cinq ou six ans, on n'y pensera plus (...). Pour moi, la vérité,
c'est qu'un ouvrier bien portant peut très bien faire ses dix heures
par jour et qu'on doit le laisser libre de travailler davantage si cela
lui fait plaisir.
Jules Huret17, class="Normal__Char">Enquête sur la question
sociale en Europe, Paris, Perrin, 1897.
L'importance du modèle
bourgeois
au second XIXe
siècle
Introduction
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La bourgeoisie désigne sous le Second Empire les individus vivant
dans les bourgs et bénéficiant de franchises communales. Deux principaux
facteurs ont participé au développement de la bourgeoisie dans
la première partie du XIXe siècle : l'abolition des privilèges en 1789 et la première
Révolution Industrielle qui débute dans les années 1840. Cette classe
est en pleine ascension et dispute à l'ancienne noblesse sa prééminence
sociale. Les évolutions politiques et économiques permettent à la
bourgeoisie de devenir la classe dominante de la société française.
Mais la bourgeoisie reste dans le second XIXe siècle la
catégorie sociale de tous les contrastes : contraste des professions
et des occupations, des niveaux de fortunes et des revenus, des styles
de vie et des rangs, très éloignés les uns des autres si l'on regarde
les extrêmes. Selon les revenus et les fonctions occupées, on distingue
donc plusieurs strates au sein de la bourgeoisie ; mais aussi diversifiées
soient-elles, toutes tendent vers un même idéal bourgeois, très attractif
pour les autres classes sociales.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Nous pouvons nous demander comment la bourgeoisie va s'inscrire en
tant que modèle social et culturel en imposant ses valeurs, ses codes
et ses normes à la société française.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Nous étudierons
dans un premier temps les bases du modèle bourgeois. Dans un second
temps, nous verrons la place occupée par la bourgeoisie au niveau économique,
politique, social et culturel. Enfin dans un troisième temps, nous
analyserons les limites et la contestation des références bourgeoises.
I) Le modèle bourgeois basé sur un solide système de valeurs
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) L'éducation comme premier élément de réussite sociale
- Importance de l'éducation : les bourgeois font des études secondaires voire supérieures, concours.
- Les bourgeois s'orientent vers les métiers qui nécessitent des connaissances intellectuelles class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">: la gestion d'entreprises.
- Un monde cultivé : participation aux sociétés savantes, intérêt pour les sciences nouvelles.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Le travail comme deuxième élément de réussite sociale
- Contrairement à la noblesse, la bourgeoisie est avide de travail.
- Goût d'entreprendre, goût du risque : investissements dans de nouveaux secteurs
prometteurs. - Création d'entreprises à la pointe du progrès : les Schneider au Creusot, Lou class="Normal__Char">is Renault pour l'automobile.
- La bourgeoisie est identifiée à la propriété et à l'épargne comme résultats du travail.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Souci constant de respectabilité et de dignité
- Habitudes et codes vestimentaires : cols empesés class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">18, chapeaux.
- Mise en avant du statut social et des relations : dî class="Normal__Char">ners, ré class="Normal__Char">ceptions, bals.
- Importance de la morale bourgeoise.
- Adoption du mode de vie de la noblesse : propriétés à la ville et à la campagne, domestiques, accumulation d'objets
de valeurs.
Le modèle bourgeois véhicule une image d' class="Normal__Char">ascension sociale, rendue
possible grâce aux études et au travail. Ces valeurs font de la bourgeoisie
la classe sociale dominante de la société française dans tous les
domaines.
II) Une bourgeoisie présente dans tous les domaines
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Symbiose entre bourgeoisie et système économique
- Le libéralisme favorise l'ascension de la bourgeoisie : libre équilibre de l'offre et de la demande, non-intervention
de l'Etat. - Puissance de la bourgeoisie entrepreneuriale qui investit dans tous
les secteurs clés des deux Révolution Industrielles : mé class="Normal__Char">tallurgie, chemins de fer, armement, chimie. - La bourgeoisie imposes ses règles économiques : protectionnisme, paternalisme.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Une bourgeoisie au cœur du système politique
- Utilisation du suffrage universel par les bourgeois : influence l'opinion publique.
- Accès direct au pouvoir central : détention de la majorité des mandats politiques.
- Les bourgeois se considèrent comme investis du droit et du devoir d'assumer
la gestion des affaires publiques et d'orienter les affaires politiques class="Normal__Char">du pays.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) La bourgeoisie modèle la société française
- La bourgeoisie impose ses règles de conduite : la place de la femme est à la maison, au foyer.
- La bourgeoisie impose son mode de vie : dessin de Lavielle [cf. p. class="Normal__Char">34] avec essai de reproduction des marqueurs sociaux (lustres, dorures,
glaces). - Imposition d'un modèle culturel : dessin de Lavielle, au rez-de-chauss class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">ée, la fille des domestiques joue au piano.
La bourgeoisie est une classe sociale enviée
de par sa position sociale et sa participation à la vie économique et politique.
Même les catégories les plus défavorisées cherchent à reproduire
cet idéal. Mais les bourgeois vont développer un instinct de préservation
qui montre les limites du modèle bourgeois et provoque des tensions
et des contestations.
III) La préservation et les limites du modèle bourgeois
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Forte tradition familiale
- Hérédité socioprofessionnelle : dynasties de banquiers.
- Pratiques malthusiennes : limitation des naissances pour class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">éviter l'éparpillement du patrimoine et faciliter l'ascension sociale des enfants.
- Endogamie sociale : politique des mariages.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Un accès limité au modèle bourgeois
- Ascension sociale possible mais faible : les « self made men ».
- Ascension sociale possible mais relativement lente :
deux à trois gé class="Normal__Char">nér class="Normal__Char">ations. - Ecart irrattrapable entre la haute bourgeoisie et les autres cat class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">égories sociales : patrimoine financier trop important.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Un modèle bourgeois menacé et contesté ?
- Progressive concurrence des classes moyennes dans le der class="Normal__Char">nier tiers du XIX class="Normal__Char">e class="Normal__Char"> sièc class="Normal__Char">le.
- Accès des classes populaires quasi-inexistant : mécontentement, critique et refus du mod class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">èle bourgeois d'une partie d'entre elles.
Conclusion
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La bourgeoisie est sans conteste la classe dominante du second XIX class="Normal__Char">e siècle.
Elle modèle la société française en fonction de ses codes, de ses
valeurs et de ses normes. A une conception figée de la richesse et
des hiérarchies sociales qui prévaut dans la noblesse, la bourgeoisie
oppose un modèle en mouvement, dont l'idéal social valorise la mobilité
de l'argent, des talents et des situations. La bourgeoisie notamment
industrielle et négociante va poursuivre son ascension entamée sous
le Second Empire jusqu'à la Première Guerre mondiale, et cela malgré
les crises économiques et sociales de la fin du XIXe siècle.
L'homme d'affaires fils de ses œuvres, le « self made man », est un
modèle volontiers honoré par la République car il illustre le fait
que les barrières de classes disparaissent. Mais en réalité, le modèle
bourgeois sera progressivement mis en péril au début du XXe
siècle par le développement des classes moyennes et les contestations
populaires.
L'émergence des classes
moyennes
Introduction
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">L'émergence des classes moyennes est une caractéristique incontournable
du dernier tiers du XIXe siècle. Pour pouvoir parler de « classe », il faut pouvoir
placer ses limites inférieure et supérieure. Ici, il est assez difficile
de dresser des contours. C'est pour cela que l'on parle en général
« des » classes moyennes plutôt que de « la » classe moyenne. Font
partie des classes moyennes tous ceux qui ne sont ni notables, ni paysans,
ni ouvriers, ni domestiques. Il s'agit donc des petits commerçants
et artisans, des fonctionnaires, des employés et des professions libérales.
Toutes ces professions ne veulent pas être du peuple, tout en en sortant.
Ces catégories socioprofessionnelles sont donc très soucieuses de
respectabilité.
I) Emergence des classes moyennes et réticence de l'ancienne élite
politique et sociale
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Contradiction entre notables et génération montante
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Le modèle républicain favorise l'émergence
des classes moyennes. Il y a un véritable antagonisme entre les élites traditionnelles
et la volonté des classes moyennes de se créer une place. Pour les
notables, la société idéale est une société hiérarchisée qui
ne change pas, c'est-à-dire dans laquelle les couches inférieures
reconnaissent naturellement la tutelle des couches supérieures de la
société. Or, le modèle républicain (qui se répand progressivement
dans toute la société française, y compris dans les provinces) ne
cadre pas du tout avec cette vision des choses, puisqu'il est le modèle
de la mobilité sociale. La France républicaine pousse en avant les
couches nouvelles que sont les classes moyennes.
class="Normal__Char">Les références des Républicains à 1789. Les Républicains multiplient les références à l'Histoire française
et notamment à la Révolution de 1789. Ils veulent ainsi marquer la
rupture entre la France du passé (faite d'injustices et d'obscurantisme
religieux) et la France nouvelle dans laquelle les droits de l'individu
sont reconnus et dans laquelle le peuple devient souverain. Pour les
Républicains, 1789 marque le début d'une promesse d'intégration pour
tous dans la démocratie.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Obstination des notables et affaiblissement de leur rôle
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Un renouveau politique. Une génération nouvelle, issue de milieux plus modestes, vient
concurrencer les notables sur un plan politique. Les petite et moyenne
bourgeoisies (que l'on peut généralement englober dans les classes
moyennes) sont donc en train de marginaliser l'aristocratie. Cette recomposition
progressive de l'élite sociale au détriment des notables traditionnels
est parallèle au phénomène d'extension des classes moyennes. Les
anciennes élites cherchent à empêcher du mieux qu'elles peuvent l'ascension
de ces nouvelles couches sociales. Au lieu de les juger à l'œuvre,
les conservateurs essayent d'apeurer l'opinion en criant au radicalisme.
Il existe un véritable conflit idéologique entre les classes dirigeantes
anciennes (en général conservatrices) et nouvelles (en général républicaines).
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Caractéristiques de la nouvelle génération
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La nouvelle couche est garante de stabilité
sociale face à l'agitation ouvrière. Le 26 septembre 1872, dans son « discours de Grenoble », Gambetta
annonce une nouvelle couche sociale : « Oui, je pressens, je sens, j'annonce
la venue de la présence, dans la politique, d'une couche sociale nouvelle
qui est aux affaires depuis tantôt dix-huit mois, et qui est loin,
à coup sûr, d'être inférieure à ses devancières... » L'expression
« couche sociale nouvelle » est vague. Gambetta le fait exprès car
lui-même n'a pas vu un groupe social bien déterminé. Il cherche en
tout cas à flatter cette nouvelle couche parce que ces classes moyennes
sont garantes de la stabilité sociale fasse à l'agitation ouvrière.
class="Normal__Char">Les employés. La notion d'« employé » a évolué au cours du XXe siècle.
Jusqu'en 1870, il s'agit de fonctionnaires essentiellement. Puis, dans
le dernier tiers du XIXe siècle, il désigne plutôt les
employés du secteur privé. Accéder au statut d'employé, c'est déjà,
quelque part, accéder à la bourgeoisie (la petite bourgeoisie, bien
sûr). Les employés sont généralement des jeunes issus de familles
dépourvues de fortune. Il existe donc pour eux une réelle possibilité
de promotion sociale. La catégorie des employés est encore relativement
limitée à la fin du XIXe siècle, mais elle est en plein
essor. L'émergence de ces employés est due au développement du capitalisme :
dans les entreprises se développent les fonctions d'encadrement et
bureaucratiques. A Paris, en 1866, il y a 126 000 employés dans le secteur
privé. En 1911, il y en a 352 000. Il s'agit presque d'un triplement
(´2,8) en 45 ans. Par exemple, les douze grands magasins parisiens qui
employaient 5 000 personnes en 1880 en font travailler plus de 11 000
en 1913 (´2 en 33 ans).
class="Normal__Char">Les artisans. Si l'artisanat de production décline (mis à part des métiers très
spécialisés et l'artisanat de luxe), l'artisanat de service augmente.
C'est par exemple le cas des salons de coiffure.
class="Normal__Char">Les commerçants. Le petit commerce prolifère dans certains domaines comme les boutiques
d'alimentation (épicerie, boulangerie, débits de boisson...). Par
exemple, au milieu du XIXe siècle, il y a 200 000 débits
de boisson. En 1911, il y en a 482 000.
class="Normal__Char">Les fonctionnaires. Avec les nouvelles fonctions de l'Etat (surtout à partir de 1870),
se développent les postes de fonctionnaires. Les effectifs de la fonction
publique passent de 600 000 en 1850 à 700 000 en 1870 et à 1 300 000 en
1914, soit un doublement en un demi siècle.
class="Normal__Char">Les professions libérales. Les professions libérales trônent en haut de la hiérarchie. Elles
connaissent un gonflement de leurs effectifs. Par exemple, on a un doublement
des licenciés de droit entre 1865 et 1914. Les médecins voient leur
profession revalorisée par le développement de la science ; leur nombre
augmente.
II) Les classes moyennes et les valeurs républicaines
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Le travail
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La promotion par le travail. Les classes moyennes ne sont pas des classes oisives comme la noblesse.
Elles se caractérisent au contraire par le travail. Les républicains
pensent que les barrières de classes peuvent disparaître par le travail.
Les classes moyennes vont pousser leurs enfants vers des carrières
sûres – employés ou fonctionnaires – car ils ont peur de redescendre
dans la hiérarchie sociale.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) L'instruction
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La promotion par le savoir. Il existe un idéal d'égalitarisme républicain qui se traduit par
une valorisation de l'enseignement général (c'est-à-dire de l'enseignement
pour tous). Cette volonté républicaine se traduit par l'augmentation
des effectifs du ministère de l'Instruction publique qui passe de 47 000
agents en 1858 à 140 000 (´3) à la veille de la Première Guerre mondiale. Les Républicains
insistent notamment sur l'Ecole élémentaire. Pour eux, c'est le lieu
de la mobilité sociale par excellence. C'est le lieu de la mobilité
individuelle fondée sur le talent et le mérite, et où le niveau social
est abandonné à la porte de l'Ecole. L'enseignement primaire est donc
le symbole de la promotion républicaine qui efface les handicaps sociaux.
Il y a un mythe autour des instituteurs, ces « hussards de la République ».
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) La mobilité sociale
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La République est un régime qui se base sur la promotion sociale
et le progrès social. Comme on vient de le voir, la promotion sociale
doit se
faire par le travail et par le savoir. Mais cela se fait en général
lentement. On compte en moyenne qu'il faut deux ou trois générations
pour observer une promotion sociale significative. Il existe des exceptions.
Un individu qui connaît une ascension rapide vers les niveaux les plus
élevés de la bourgeoisie est appelé un « fils de ses œuvres ». Ces
cas sont rares. Et, du fait de la constitution de très grosses fortunes,
l'écart entre les classes moyennes et la haute bourgeoisie s'est beaucoup
creusé.
III) La montée des classes moyennes en politique
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Entrée des classes moyennes dans le monde politique
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Le rôle du suffrage universel. class="Normal__Char"> Le système politique
républicain se base sur le suffrage universel, c'est-à-dire la participation
de tous à la vie politique. Cela permet aux classes moyennes de jouer
un rôle important en politique.
class="Normal__Char">Les préfets. Les préfets d'origine modeste sont 4% sous le Second Empire. Ils
sont 10% en 1901.
class="Normal__Char">Les catégories sociales en politique. Les professions les plus représentées en politique sont les professions
libérales, notamment les avocats et les médecins.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Les classes moyennes, base du personnel politique
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les fonctionnaires. Parmi les classes moyennes, les fonctionnaires sont en général
parmi les plus grands défenseurs de la République. Ils sont censés
représenter l'Etat républicain et sont donc souvent fidèles à la
République.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Un soutien des classes moyennes à la République naissante
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Tout ce monde va soutenir les Républicains contre les notables conservateurs.
Conclusion
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La croyance des classes moyennes dans la promotion
sociale.
Les classes moyennes forment une catégorie intermédiaire au sein de
la société qui croit à la promotion sociale.
class="Normal__Char">La fragilité du statut. Ces classes moyennes ont conscience de la fragilité de leur statut.
class="Normal__Char">Le rôle du régime républicain dans le développement des classes
moyennes.
Les classes moyennes se développent grâce au régime républicain
qui a pour base la notion de mérite.
class="Normal__Char">Le rôle du secteur tertiaire dans le développement des classes moyennes. class="Normal__Char"> A l'avenir, les classes
moyennes se développent aussi grâce à l'évolution du système économique
capitaliste, en particulier à la place de plus en plus grande du secteur
tertiaire dans l'économie du XXe siècle.
Les femmes au Second
XIXe siècle
Introduction
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">C'est au XIXe siècle que les femmes commencent à vouloir s'affirmer
comme individus. Les femmes sont exclues de beaucoup de domaines. Elles
sont constamment reléguées aux rôles de mères et d'épouses. Il
y a une réelle domination masculine.
class="Normal__Char">La question qui se pose
est de savoir quel est le rôle de la femme, quels sont ses droits,
comment elle organise ses droits, quelles sont ses perspectives...
I) La domination masculine
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Une domination civile
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Le Code Civil. Juridiquement, on peut dire que la femme n'existe pas en tant qu'individu.
Elle est traitée en mineur (comme un enfant). Dans le Code Civil, l'article
212 dit que les époux se doivent fidélité, secours, assistance. L'article
213 dit que le mari doit protection à sa femme et la femme obéissance
à son mari. Le Code Civil affirme également l'incapacité juridique
de la femme mariée, c'est-à-dire qu'elle doit demander l'autorisation
de son mari pour tout acte juridique.
class="Normal__Char">Héritage, veuvage, remariage et adultère. Le père exerce, seul, l'autorité sur les enfants. La femme n'est
légalement l'héritière de son mari qu'en l'absence d'héritiers légitimes.
A la mort de son mari, elle tombe sous la dépendance de ses enfants.
Le remariage dépend d'un conseil de famille. Une femme poursuivie pour
adultère est passible de deux ans de prison. Un homme n'encourt qu'une
amende allant jusqu'à 2 000 francs et encore s'il est prouvé qu'il
entretient une maîtresse à son domicile conjugal (!).
class="Normal__Char">2) Domination dans le domaine de l'instruction
class="Normal__Char">L'évolution de l'enseignement
pour filles est très lente au XIXe siècle. Les écoles
pour filles commencent à s'accroître de manière significative à
partir de 1867 grâce à Victor Duruy class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">19. Le taux d'alphabétisation rattrape celui des garçons dans la deuxième
moitié du XIXe siècle. Par contre, on considère que, pour
elles, l'instruction primaire est suffisant (à moins de faire partie
de la bourgeoisie).
class="Normal__Char">L'enseignement est différent
suivant le sexe : les matières ne sont pas les mêmes.
class="Normal__Char">A partir de 1879, on
crée des Ecoles normales féminines pour la formation des institutrices
et des enseignantes du secondaire.
class="Normal__Char">3) Domination politique
class="Normal__Char">La domination est évidente
en matière politique. Les femmes n'ont pas le droit de participer à
la vie politique du pays. Elles commencent néanmoins à se battre pour
faire changer la situation. Par exemple, en 1848, les Républicains
seront soutenus par des femmes, mais celles-ci ne seront pas écoutées.
class="Normal__Char">La France n'est pas
un cas particulier. Les revendications se heurtent aux valeurs traditionnelles
de la bourgeoisie, à la droite, aux réticences des socialistes ; bref,
à l'ensemble des courants politiques. Pour la gauche, l'important est
la lutte des classes. Pour la droite, la place des femmes est au fourneau.
II) Le rôle de la femme dans la société
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Le rôle familial
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La femme au foyer. La femme mariée n'existe que dans et par la famille. On dit alors
que l'espace public est réservé aux hommes et que l'espace privé
est celui des femmes. La femme au foyer reste donc une grande valeur
traditionnelle au XIXe siècle.
class="Normal__Char">La femme bourgeoise. Les femmes ne sont pas inactives pour autant. La femme bourgeoise
est épouse, mère, maîtresse de maison. Elle est l'éducatrice des
enfants et elle est responsable de la sociabilité. Elle dirige les
activités charitables et anime les activités culturelles.
class="Normal__Char">La femme seule. La femme qui n'est ni sous l'autorité de son père ni sous celle
d'un mari est une exception dans la société. La femme solitaire est
très mal vue. Elle est mise en marge de la société. Une femme sans
mari et sans famille n'est pas considérée comme une vraie femme.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Les femmes et le monde du travail
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Travail et position sociale. Selon les valeurs bourgeoises, la femme ne doit pas travailler. Mais
les femmes ouvrières, paysannes et de la petite bourgeoisie ont besoin
de gagner leur vie. (La femme bourgeoise se caractérise par ses activités
philanthropiques, la femme ouvrière est travailleuse et la femme paysanne
est pieuse.)
Jusque dans la deuxième partie du XX class="Normal__Char">e siècle,
elles doivent en général demander l'accord de leurs maris pour exercer
une profession.
Le travail féminin est souvent mal considéré
car, en période de crise, elles sont accusées de voler le travail
des hommes.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Quelles professions ? Très peu de voies professionnelles leur sont ouvertes : on les retrouve
dans la vie domestique, dans le textile, dans le commerce et dans le
service. L'essentiel est de trouver une activité qui leur permette
de continuer à exercer leur vie domestique.
class="Normal__Char">Le salaire. Les femmes restent exploitées au niveau du salaire. Elles gagnent
en général la moitié du salaire des hommes. Par ailleurs, c'est le
mari qui dispose du salaire de sa femme.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Une représentation de la femme dominée par le modèle bourgeois
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La femme comme preuve de la position sociale
du bourgeois. Le bourgeois manifeste sa gloire et sa puissance sociales par l'intermédiaire
de sa femme. Il lui achète les plus beaux bijoux et les plus belles
robes pour qu'elle soit admirée. C'est une preuve d'un haut niveau
social.
class="Normal__Char">Les valeurs incarnées par la femme bourgeoise. La femme bourgeoise est la gardienne des valeurs traditionnelles :
la famille et la religion.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">L'importance de la virginité. La virginité est quelque chose d'important. La jeune fille bourgeoise
doit être vierge avant le mariage et avoir été éduquée à l'entretien
de la maison. (On peut dire que, d'une certaine façon, la prostitution
joue un rôle dans la préservation de cette virginité.)
III) Les évolutions de la fin du XIXe siècle
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) De nouveaux textes législatifs
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La loi du 3 juin 1874 sur le travail des femmes. class="Normal__Char"> La loi du 3 juin 1874
limite le travail des femmes. Elle en limite la durée et leur interdit
le travail dans les mines.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La loi du 27 juillet 1884 sur le
divorce.
Le divorce est rétabli par la loi du 27 juillet 1884.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Autres lois. En 1893 (06/02), la capacité légale est reconnue aux femmes séparées.
En 1895, les femmes peuvent retirer de l'argent sans l'accord du mari.
En 1907, les femmes sont autorisées à garder leurs salaires.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Comme on peut le voir, l'évolution existe mais elle est très lente.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Une relative ouverture du monde du travail
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">L'accroissement du nombre des employés. Un
début d'autonomie. On observe une montée des emplois en « col blanc », c'est-à-dire
des employés. En 1906, les femmes occupent 40% des emplois en col blanc
grâce au développement du secteur tertiaire. Les femmes travaillent
dans le commerce, le service et le service public. Elles sont secrétaires,
dactylos, vendeuses, infirmières... La plupart sont jeunes et célibataires
et acquièrent un début d'autonomie.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Des combats métier par métier. class="Normal__Char"> Les femmes doivent
combattre métier par métier pour accéder aux activités habituellement
réservées aux hommes. Par exemple, au début du XXe siècle,
un grand débat est mené sur l'accession des femmes aux études de
médecines. Même chose pour l'acceptation des femmes dans les études
juridiques.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Apparition de mouvements féministes
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Une minorité de femmes se créent une identité politique à travers le féminisme qui fait ses premiers pas.
Ces femmes reprennent les grands principes de la Déclaration des Droits
de l'Homme et du Citoyen.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les principales revendications. class="Normal__Char"> Les principales luttes
sont menées pour l'indépendance conjugale, pour l'indépendance économique, pour le droit au suffrage (obtenu seulement en 1944), et class="Normal__Char"> pour
le droit à l'enseignement supérieur et à l'université.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Suffragettes et féministes. Sous la IIIe République, les féministes sont appelées
les « suffragettes ». Le mot « féminisme » n'apparaît qu'à la fin
du XIXe siècle. (Il est donc à utiliser avec précaution.)
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La presse féministe. Ces mouvements sont soutenus par une certaine presse (journaux, romans...).
Par exemple, le journal La Fronde, qui est publié entre 1897 et
1903, est dédié à la culture féministe française. C'est le premier
quotidien féministe. Sa rédactrice est Marguerite Durand.
Conclusion
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La domination masculine. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la femme est
toujours sous la domination masculine. Ce n'est que tardivement qu'elle
obtient une certaine indépendance, au moins sur un plan juridique.
La femme se trouve donc largement cantonnée dans la sphère familiale,
qu'il s'agisse d'une famille paternelle ou conjugale.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Une diversité des situations. La société féminine française est caractérisée par une diversité
des situations et des positions sociales, qui va de la bonne sœur à
la maîtresse de maison bourgeoise en passant par la sage-femme...
class="Normal__Char">Il faudra attendre la
fin de la Première guerre mondiale pour que la place de la femme dans
la société évolue rapidement du fait du départ massif des hommes
pour la guerre. (Mais il faudra surtout attendre la fin de la Deuxième
Guerre mondiale pour voir reconnaître des droits fondamentaux comme
le droit de vote.)
La coupe d'un immeuble
parisien pré-haussmannien
(par le dessinateur Lavielle – class="Normal__Char">L'Illustration,
1er janvier 1845)
Introduction
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Ce type d'immeuble, représenté par le dessinateur Lavielle,
est appelé un « immeuble de rapport » parce qu'il met en relation les différentes classes sociales :
petit peuple, bourgeoisie et aristocratie s'y mélangent et s'y côtoient.
Chaque immeuble est une sorte de microcosme class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">20 de la société urbaine. Il n'y a pas encore, à cette époque, de
quartiers divisés suivant les milieux sociaux. Dans ces immeubles se
trouvent donc un appartement dans lequel on vit notablement, et des
appartements que l'on loue et où l'on vit bourgeoisement, modestement
ou pauvrement.
Description d'un immeuble du XIXe siècle
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Il s'agit
d'un immeuble de quatre étages. Les trois premiers étages sont constitués
d'appartements, et le dernier de combles. C'est l'architecture typique
des immeubles de rapport du XIXe siècle. Jusqu'au milieu
du XIXe siècle, Paris est une ville à trois ou quatre étages
maximum.
class="Normal__Char">Celui-ci est typique
de la Monarchie de Juillet. Au fur et à mesure que l'on monte, il y
a de plus en plus d'appartements. Il n'y a de balcon qu'au premier étage,
celui des nobles. Le balcon est un marqueur social. Il le demeurera
jusqu'aux transformations haussmanniennes.
Composition de la société urbaine
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Grande, moyenne et petite bourgeoisies. class="Normal__Char"> Ces immeubles de rapport
sont prévus, à l'origine, pour les classes aisées ou moyennes. Les
trois types de bourgeoisie (petite, moyenne et grande) habitent les
trois premiers étages. La grande bourgeoisie est au premier étage.
La moyenne bourgeoisie (petits banquiers, magistrats, professeurs, ingénieurs...)
est au deuxième étage. Le troisième étage est occupé par la petite
bourgeoisie. Cette petite bourgeoisie se confond de plus en plus avec
les classes moyennes en formation. Sa position sociale reste cependant
souvent précaire. Ainsi, au troisième étage, dans la vignette 6, un
homme fait ses valises. Il n'a plus de mobilier. Il exprime un geste
d'impuissance face à un bourgeois.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les domestiques et le concierge. class="Normal__Char"> Au rez-de-chaussée,
on trouve les domestiques et le concierge. Il y a un piano, quelqu'un
en joue et d'autres dansent. Ils sont joyeux. Ils sont en tout cas moins
tristes que les ouvriers qui se trouvent sous les combles. Ils constituent
une strate intermédiaire de la société, entre le prolétariat urbain
et la bourgeoisie.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les prolétaires. Sous les combles, on peut voir un ménage d'ouvriers (vignette 7),
un mendiant (vignette 8) et deux artistes (vignette 9). La taille des
locaux est très réduite.
Les ouvriers sont caractérisés par l'insécurité,
la vie au jour le jour, l'absence d'épargne... On voit ic class="Normal__Char">i qu'ils ne disposent
que d'un lit et d'une chaise. Le mendiant de la vignette 8 symbolise
la précarité de leur situation qui peut les conduire au dénuement.
Le mendiant est assis par terre. Il a les cheveux
ébouriffés. Le toit fuit.
Dans la vignette 9, ce sont des peintres. Ils ont un statut particulier. Ils sont difficilement
classables. On dit qu'ils représentent « la bohème ». Ils sont en
train de danser la gigue. Ils n'ont pas l'air de se soucier de leur
condition sociale (ce qui est une vision critiquable).
Le mode de vie des bourgeois
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">On trouve la bourgeoisie sur trois étages. Il y a une grande disparité
de revenus entre eux, mais ils ont en commun un système de valeurs.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">L'habillement. Les hommes portent des chapeaux. Les cols de chemises, blancs, représentent
aussi un élément significatif de leur niveau de vie. La canne est
encore un autre indice de leur respectabilité.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La famille. La famille bourgeoise est repliée sur elle-même. Elle est très
attentive aux membres de sa famille, notamment à l'enfant. La présence
de la grand-mère (en train de lire, dans la vignette 4) montre cette
importance de la famille.
class="Normal__Char">L'ameublement. Les bourgeois s'offrent des hôtels particuliers avec des objets
ostentatoires. Il y a des tentures (= des rideaux), des bibelots et des
tableaux à tous les étages bourgeois. Sur la vignette 3, on voit des
dorures, des lustres...
class="Normal__Char">La religion. La religion est présente chez les bourgeois. Dans la vignette 5,
où l'on voit un crucifix.
class="Normal__Char">L'oisiveté. Les grands bourgeois de la vignette 3 s'ennuient dans leur riche mobilier.
L'homme bâille. Cela représente leur oisiveté.
Le mode de vie des prolétaires
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Sous les combles, dans la vignette 7, le couple est dans une certaine
affliction. L'homme a les bras croisés. La misère morale s'ajoute
à la misère matérielle. Ils ont l'impression de n'avoir aucun avenir. Ils
n'ont pas les moyens de s'occuper de leur manière de s'habiller. Les
ouvriers ont des familles nombreuses.
class="Normal__Char">A tous les étages,
on essaye de vivre sur le mode de vie de la bourgeoisie. Les couches
sociales essayent toutes de reproduire le modèle bourgeois.
Conclusion
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Ce dessin représente toutes les strates de la société urbaine.
Il y a comme une idée d'étagement social qui nous donne une image
de la hiérarchie dans la société française.
class="Normal__Char">Vers une ségrégation par rue et par quartier. Cette hiérarchie sociale va évoluer sous le Second Empire puisque
l'on va voir se développer une ségrégation par rue et par quartier.
C'est avec Haussmann que l'on va voir apparaître deux villes antithétiques.
croissance et transformation
des villes sous le Second Empire
Introduction
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Au milieu du XIXe siècle, l'inadaptation de la ville traditionnelle à
l'afflux de la population et à la concentration des fonctions administratives,
commerciales et industrielles, paraît évidente pour les contemporains,
penseurs socialistes utopistes ou hygiénistes, qui analysent cette
crise urbaine. Or l'urbanisation, c'est-à-dire la concentration croissante
de la population dans les villes, connaît une nouvelle impulsion sous
le Second Empire, essentiellement à cause de l'émigration des ruraux
vers les villes qui s'intensifie.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">C'est sous la direction de Haussmann, préfet de Seine durant pratiquement
tout le Second Empire, de 1853 à 1870, que se mène une politique
autoritaire de rénovation pour moderniser Paris. Des villes de province
sont également
aménagées. Ainsi les villes subissent pendant cette période de grandes
transformations. Mais si l'exode rural est la cause principale de la
croissance des villes, la transformation des paysages urbains qui en
résulte peut à son tour contribuer à rendre la ville plus attractive.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Comment se nouent les liens de causalité entre ces différentes
notions ? Plus largement, en quoi ces mouvements de population et la
transformation des villes participent-ils à l'émergence d'un nouveau
modèle culturel fondé sur la modernité de la ville ?
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Pour répondre à ces questions, nous envisagerons successivement
les rapports entre l'exode rural et l'urbanisation, puis comment se
manifeste le développement des villes et les solutions apportées sous
le Second Empire à la crise urbaine, en prenant particulièrement l'exemple de Paris, lieu
des plus importantes transformations.
I) Exode rural et croissance des villes
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Le départ de la campagne
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Qui part et pourquoi ? Ceux qui partent sont les plus marginaux de la société paysanne.
Ce sont par exemple des journaliers agricoles. Ce sont aussi des artisans
ruraux qui subissent la crise de l'industrie et de l'artisanat rural.
On ne peut donc pas vraiment parler d'exode agricole (importance de
la petite propriété rurale).
class="Normal__Char">Les rythmes des départs. Les départs sont à l'origine saisonniers, temporaires (cf. l'exemple
de Martin Nadaud, pp. 17-18 du polycopié). Puis, progressivement, les
migrations deviennent définitives. Le rythme des départs est rapide
sous le Second Empire : il y a, en moyenne, 71 000 départs par an. Mais
on n'assiste pas à un mouvement massif comme c'est le cas en Angleterre.
class="Normal__Char">Les attraits de la ville. A partir de 1860, l'attrait de la ville explique aussi le départ
définitif : le travail est plus régulier, la ville est le lieu de l'assistance,
c'est un lieu où l'on a un espace de liberté par rapport aux notables,
c'est enfin un nouveau modèle culturel.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Les villes d'accueil
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les villes petites et moyennes. class="Normal__Char"> La totalité de la
hiérarchie urbaine est concernée par l'exode rural. Le chef-lieu du
département est encore souvent la première ville d'accueil. Les villes
industrielles (comme Le Creusot ou Roubaix) sont aussi particulièrement
concernées.
class="Normal__Char">Les grandes villes. De plus en plus, ce sont surtout les grandes villes, et Paris au
premier chef, qui captent les migrations. Ainsi, à la fin des années
1860, à Toulouse, un habitant sur deux seulement y est né. A Paris,
un sur trois.
class="Normal__Char">Début du renversement Nord-Sud. C'est le début de la concentration du mouvement migratoire au bénéfice
plus exclusif de la France du nord, notamment des régions industrielles
et minières du Nord et de la Lorraine.
class="Normal__Char">Le rôle des chemins de fer. La croissance urbaine est facilitée par l'achèvement des grandes
lignes de voies ferrées.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) La croissance des villes et l'urbanisation
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">1850-1870 : forte hausse du taux d'urbanisation. class="Normal__Char"> Les décennies 1850
et 1860 marquent, pour ce siècle, un sommet dans la croissance des
villes. Les agglomérations succèdent aux villes. Le taux d'urbanisation
grandit considérablement durant cette période : en 1851, 25% de la
population française habite dans les villes (9,2 millions d'habitants)
contre 31% en 1872 (11,8 millions d'habitants).
class="Normal__Char">La domination parisienne. Les taux de croissance avantagent l'agglomération parisienne qui
creuse l'écart avec les autres villes.
class="Normal__Char">Mais si, en comparaison
de nos voisins, le phénomène d'exode rural reste modéré, son impact
sur la croissance des villes, sur la société et sur les décisions
d'aménagement y est aussi important.
II) Le développement des villes
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Les modifications du paysage urbain
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La densification du centre-ville. class="Normal__Char"> Les fonctions se concentrent.
On redoute l'entassement de la main d'œuvre qui représente un danger
sanitaire et social.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La dilatation de la ville. Les banlieues se développent comme à Marseille et à Lyon (La Croix-Rousse),
et la proche périphérie est absorbée par la ville. C'est ce qui se
passe à Lille en 1858 et à Paris en 1860. On observe aussi des développements
d'annexes industrielles ou portuaires comme à Nantes ou à Rouen.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) La crise urbaine
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Pauvreté et manque d'hygiène. class="Normal__Char"> Les enquêtes font
apparaître la persistance de la surmortalité des villes. Cette surmortalité
est due notamment à la mortalité enfantine et aux grandes poussées
endémiques comme le choléra.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les contemporains ressentent le déracinement et l'entrée dans la
ville des nouveaux citadins comme une cause essentielle de la délinquance.
class="Normal__Char">Ces pressions multiples
(démographiques, économiques et sociales) exigent des réponses.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Les politiques mises en œuvre pour répondre aux difficultés liées
à la croissance urbaine
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">A Paris : l'action du préfet Haussmann. class="Normal__Char"> C'est à Paris, sous
la direction du préfet Haussmann, que la transformation est la plus
radicale, la plus brillante et la plus contestée. C'est là que se
constitue le « modèle ».
class="Normal__Char">Des transformations urbaines importantes dans toute la France. class="Normal__Char"> Lyon, Marseille, Lille
et Bordeaux, mais aussi des villes plus petites comme Montpellier ou
Orléans, connaissent des transformations. Ces transformations revêtent
des caractères différents, adaptées aux situations locales.
class="Normal__Char">L'haussmannisation est
la réponse impériale aux problèmes issus de la croissance des villes.
C'est plus une démarche qu'un modèle. Mais les transformations qui
en résultent vont au-delà d'un simple ajustement technique, car elles
s'accompagnent de choix sociaux.
III) L'exemple de Paris : sa transformation, une croissance maîtrisée ?
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Une croissance exceptionnelle
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La croissance de Paris. Paris a doublé une première fois de 1801 à 1851, et une seconde
fois de 1851 à 1876. L'apport des immigrants est déterminant.
class="Normal__Char">Les conséquences de la croissance parisienne. La croissance de la capitale s'accompagne de certains problèmes
de logements qui se trouvent être insuffisants et insalubres. On peut
alors parler de promiscuité et de dangerosité. L'image de la capitale
en est altérée.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Les transformations haussmanniennes
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Haussmann élimine les taudis, transforme la Cité. Il crée de nouvelles
percées et de nouveaux bâtiments.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Haussmann, c'est aussi les réseaux, les embellissements et les grands équipements publics...
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Les limites de la réponse haussmannienne
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les limites des transformations haussmanniennes. class="Normal__Char"> On observe une accentuation
de la ségrégation spatiale. Par ailleurs, les réseaux de transports
sont insuffisants. De plus, les problèmes (tels que la cherté du logement
populaire et le surpeuplement) ont été rejetés du centre vers la
périphérie.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Le domaine privé. Le logement populaire et la périphérie restent le domaine du marché,
du privé. Aux grands remaniements qui impliquent l'investissement public,
s'opposent donc des formes dispersées de croissance, résultats d'initiatives
individuelles (cf. Belleville ou Levallois-Perret).
Conclusion
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La période du Second Empire a fixé les traits d'une nouvelle
morphologie
urbaine demeurée longuement intacte, structurée par l'espace de circulation.
Le mouvement rapide d'urbanisation, comme l'ampleur des travaux d'aménagement
dans les villes dépassent largement la période du Second Empire. Mais,
au tournant du XIXe siècle, l'habitat populaire redevient
la grande inquiétude. Sous le poids de la croissance continue, la ville
haussmannienne n'a pas évité la création de banlieues incontrôlées.
De plus en plus, les problèmes se situent au niveau de l'ensemble de
l'agglomération et non plus seulement dans sa partie centrale rénovée
par les transformations du Second Empire.
Les transformations
de Paris sous Napoléon III
(V.A. Malte-Brun, class="Normal__Char">La France illustrée,
Paris, Jules Rouff et Cie, 1883, « Seine », pp. 59-60)
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Le gouvernement donna aux travaux publics une grande activité
qui, en dix ans, renouvela presque les grandes villes, mais aussi surexcita
la spéculation et amena des désastres. Paris, sous l'administration
du nouveau préfet de la Seine, M. Haussmann, fut comme rebâti sur un plan nouveau et grandiose. Le Louvre s'achève
et va rejoindre les Tuileries ; le pavillon de Flore est reconstruit ;
le Musée restauré reçoit de nouveaux chefs-d'œuvre et voit s'ouvrir
de nouvelles galeries ; les places s'élargissent ou se transforment
en squares et en jardin, des voies et des avenues nouvelles s'ouvrent,
des quartiers entiers aux rues étroites et mal famées, aux maisons
insalubres, tombent sous le marteau des démolisseurs, laissant partout
pénétrer l'air et la lumière ; des cités ouvrières s'élèvent ;
la rue de Rivoli prolongée va rejoindre la rue Saint-Antoine ; une caserne
monumentale, de splendides habitations qui étalent sur leur façade
les mille caprices de l'architecture de l'époque, bordent son parcours ;
les Halles centrales s'achèvent ; un nouveau marché du Temple est construit ;
le canal Saint-Martin, voûté sur une longueur de 1800 mètres ; le
boulevard Voltaire, qui s'appela d'abord boulevard du Prince Eugène,
est ouvert ; les boulevards de Strasbourg, de Sébastopol, du Palais
et Saint-Michel traversent Paris du nord au sud ; on supprime d'affreuses
ruelles qui se cachaient dans la partie occidentale de la place de l'Hôtel
de Ville, pour les remplacer par l'avenue Victoria, qui fait communiquer
cette place avec celle du Châtelet, dotée de la fontaine de la Victoire
et de deux grands théâtres ; l'hôtel de la Banque reçoit de nouveaux
agrandissements, tandis que dans son voisinage s'élèvent le nouvel
hôtel du Timbre, une caserne modèle et la Mairie du IIIe
arrondissement (aujourd'hui le IIe) ; la Bibliothèque nationale
restaurée laisse voir, du côté de la rue Vivienne, sa charmante façade
Louis XIII ; non loin de là, la place Louvois est transformée en square,
un nouvel Opéra est construit, autour duquel les rues Auber, Scribe,
etc., bordées d'hôtels luxueux comme des palais offrent aux étrangers
toutes les délicatesses d'un élégant confort ; la large avenue de
l'Opéra met ce superbe édifice en communication directe avec le Théâtre
Français ; de nouvelles églises, celles de la Trinité, rue Clichy,
de Saint-André, dans la cité d'Antin, de Saint-Eugène, sur la limite
du IXe et du Xe arrondissements, sont élevées ;
la vieille tour Saint-Jacques-la-Boucherie est rendue à l'air et à
la lumière. La Cité, cet antique berceau de Paris, voit se continuer
les embellissements commencés sous le règne de Louis-Philippe et disparaître
ces ruelles fangeuses class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">21, refuge du vice et de la débauche, pour faire place au tribunal
de commerce et à une caserne monumentale. La vieille basilique de Notre-Dame,
dégagée de la forêt d'étais et d'échafaudages qui la cachaient
aux yeux de tous, réapparaît habilement restaurée et rajeunie, disposée
à braver encore bien des siècles ; la Sainte-Chapelle, débarrassée
des archives poudreuses de la justice, élance dans les airs sa belle
flèche dorée et fleurdelisée, tandis que le Palais de justice étale
aux quatre points cardinaux ses nouvelles façades. Nos vieux ponts,
le Pont-Neuf lui-même, sont réparés ou reconstruits, rendus praticables,
offrent de belles promenades ; le pont d'Iéna n'est plus isolé et a
vu s'élever dans son voisinage deux nouveaux ponts, celui de l'Alma
et celui de Solférino ; de nouveaux égouts, entre autres le grand égout
collecteur, sont construits ; les anciens sont assainis ou élargis ;
enfin, grâce à l'écluse monumentale de la Monnaie, la Seine voit
le bras de sa rive gauche devenir navigable, et son lit, autrefois si
souvent desséché pendant l'été, hors des atteintes des rayons du
soleil. Les quais, redressés et garnis de trottoirs, s'embellissent
de plantations.
class="Corps_0020de_0020texte_00202__Char" style=" text-decoration: none">Dans cette fièvre de constructions nouvelles, les plaisirs ne sont
pas oubliés ; les anciens théâtres sont restaurés et de nouveaux
s'élèvent, tandis qu'aux Champs-Elysées, dont les fossés sont supprimés
et les abords remaniés, le Palais de l'Industrie, aux dimensions colossales, chasse
du carré de Marigny, que l'on appelait autrefois le carré des Fêtes,
le peuple et ses bruyants plaisirs. Au bois de Boulogne et au bois de
Vincennes, changés en beaux parcs, jaillissent d'abondantes cascades
qui alimentent une rivière aux bords gazonnés. Au Champ de Mars, aplani
et nivelé, l'Ecole Militaire s'est agrandie. De la Madeleine part un
nouveau boulevard, celui de Malesherbes, qui aboutit à la Seine. Un
autre, partant de l'ancienne barrière Monceaux, en traversant la plaine
du nord-est au sud-ouest, gagne le parc de Neuilly. La place de l'Etoile
est transformée et embellie ; elle devient le point central de réunion
de 12 boulevards et avenues.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">La rive gauche, quoique moins bien partagée que sa voisine, a sa part dans ce mouvement général ; la
rue des Ecoles s'achève ; les abords du Luxembourg et du Panthéon s'embellissent ;
la gare du chemin de fer de l'Ouest orne un des boulevards les plus
oubliés autrefois, tandis que la rue de Rennes, aux larges dimensions,
vient la mettre en communication avec le centre du faubourg Saint-Germain ;
le boulevard Saint-Germain décrit un immense arc de cercle qui s'appuie
d'un côté au pont de Sully et de l'autre au pont de la Concorde, en
traversant tout le faubourg Saint-Germain ; l'église Sainte-Clotilde
est livrée au culte ; le palais des Beaux-Arts agrandi ; le musée de
Cluny, le palais des Thermes sont restaurés. Le Boulevard Saint-Marcel
unit le boulevard de l'Hôpital à la rue Mouffetard, tandis que le
boulevard de Port-Royal fait communiquer cette vieille rue complètement
rebâtie avec le carrefour de l'Observatoire ; le boulevard Arago débouche
sur la place Denfert-Rochereau. Enfin, un grand nombre de voies nouvelles
sont ouvertes et plusieurs anciennes sont prolongées : la rue Monge,
la rue Gay-Lussac, la rue des Feuillantines, la rue de Médicis, etc.,
etc. Nous n'en finirions pas, si nous voulions énumérer ici toutes
les transformations que la ville a subies pendant les dix-huit années
qu'a duré l'Empire.
Introduction
Le Paris de 1850 ressemble au Paris de la Révolution. La ville est
beaucoup plus petite qu'aujourd'hui (1,3 millions d'habitants). Les
limites de Paris sont représentées par les boulevards extérieurs.
Des quartiers comme Belleville, Vaugirard ou Montmartre ne sont
que des villages où l'on cultive de la vigne et où il n'y a que des
moulins.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Napoléon III veut développer un urbanisme moderne. Il veut créer
une grande capitale européenne. Il s'entoure du préfet Haussmann qui,
pendant
18 ans, va s'attacher à transformer Paris. Il est l'un des serviteurs
les plus efficaces de l'empereur.
class="Normal__Char">Quelles sont les caractéristiques
du Paris de 1850 et en quoi la politique de Napoléon III a modifié
la morphologie de la capitale ?
I) Les grandes axes de la politique de modernisation
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Impulsion décisive du gouvernement
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">L'expropriation et le financement des travaux. class="Normal__Char"> La première impulsion
vient du sénatus-consulte class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">22 du 25 décembre 1852 qui permet d'exproprier sur simple décret impérial.
Il autorise même la ville à revendre les parcelles expropriées et
que la voirie n'a pas utilisées à un prix supérieur à celui de l'expropriation.
Les travaux de voirie sont ainsi partiellement remboursés par la vente
des parcelles non utilisées. Ces ventes ne suffisent cependant pas
à payer les travaux, et Haussmann doit avoir recours aux emprunts :
180 millions en 1858, également 180 millions en 1860 et 300 millions
en 1868.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Les critiques. Haussmann a été très critiqué sur certains sujets. Par exemple,
le phénomène de spéculation est attaqué par Zola dans La Curée class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">23. (La curée est ce que l'on donne aux chiens après la chasse à
courre.)
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Création de nouvelles avenues
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Pourquoi créer de nouvelles avenues ? class="Normal__Char"> Parce qu'il faut de
larges voies pour permettre aux personnes et aux marchandises de circuler.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Axes nord-sud et est-ouest. Depuis longtemps, Paris ne dispose que d'un double axe nord-sud :
les rues St-Denis et St-Martin d'une part, et les rues St-Jacques et
de la Harpe d'autre part. Il n'y a aussi que deux axes est-ouest : les
rues St-Honoré et St-Antoine. Mais ces axes sont devenus trop étroits.
Pour l'axe nord-sud, Haussmann crée le boulevard St-Michel entre 1855
et 1859 et le boulevard Sébastopol (inauguré le 5 avril 1858) pour
desservir les gares du Nord et de l'Est. Pour élargir l'axe est-ouest,
Haussmann dessine le boulevard St-Germain.
Ces voies sont larges, macadamisées (le macadam
est l'ancêtre du bitume), bordées de trottoirs, longues et rectilignes.
Elles se coupent en angle droit et, souvent, rayonnent à partir
de la place. Ainsi, Malte-Brun parle de la place de l'Etoile qui « devient le point central de réunion de 12
boulevards et avenues ».
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) La maîtrise de l'eau
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Nouveaux aqueducs. Les anciens aqueducs ne permettaient de faire monter l'eau que dans
quelques quartiers du nord-ouest et seulement jusqu'au deuxième étage.
Haussmann crée deux nouveaux aqueducs qui amènent l'eau des rivières
la Dhuis class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">24 et la Vanne class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">25. Leurs longueurs : 131 et 140 kilomètres.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Egouts. Pour les eaux usées, Haussmann construit un réseau d'égouts de
près de 600 kilomètres qui finit dans la Seine en aval du pont d'Asnières.
Malte-Brun explique : « de nouveaux égouts, entre autres le grand égout
collecteur, sont construits ; les anciens sont assainis ou élargis ».
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Ponts. Les ponts sont rénovés : « Nos vieux ponts, le Pont-Neuf lui-même,
sont réparés ou reconstruits, rendus praticables [...] ; le pont d'Iéna
n'est plus isolé et a vu s'élever dans son voisinage deux nouveaux
ponts, celui de l'Alma et celui de Solférino ».
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Ecluses. Les flux de la Seine sont régulés par un système d'écluses : « grâce
à l'écluse monumentale de la Monnaie, la Seine voit le bras de sa
rive gauche devenir navigable, et son lit, autrefois si souvent desséché
pendant l'été, hors des atteintes des rayons du soleil ».
II) Modification de la physionomie des quartiers
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Démolition des quartiers insalubres
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Des quartiers insalubres. Au milieu du XIXe siècle, Paris est une ville insalubre
sans air, sans lumière, avec des populations entassées, des petites
rues étroites, sombres, sales, tortueuses, mal éclairées. Il n'y
a pas d'eau dans les étages : elle est encore distribuée par des porteurs.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">La démolition. La solution trouvée est la démolition pure et simple des quartiers
et taudis : « des quartiers entiers aux rues étroites et mal famées,
aux maisons insalubres, tombent sous le marteau des démolisseurs, laissant
partout pénétrer l'air et la lumière ; [...] on supprime d'affreuses
ruelles qui se cachaient dans la partie occidentale de la place de l'Hôtel
de Ville ». On démolit également lors de la percée du boulevard Sébastopol :
« La Cité, cet antique berceau de Paris, voit [...] disparaître ces
ruelles fangeuses, refuge du vice et de la débauche, pour faire place
au tribunal de commerce et à une caserne monumentale ».
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les aménagements touchent plus la rive droite que la rive gauche
de la Seine.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Nombreux travaux de reconstruction
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Des quartiers entiers sont reconstruits, notamment à l'ouest,
autour de la place de l'Etoile : « aux Champs-Elysées, dont les fossés
sont supprimés et les abords remaniés, le Palais de l'Industrie [...]
chasse du carré de Marigny [...] le peuple et ses bruyants plaisirs ».
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les conséquences sont que l'on doit construire des immeubles pour
les ouvriers dans les quartiers périphériques de la ville (au nord,
à l'est et au sud).
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Amélioration des infrastructures
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">De nouveaux conforts : l'éclairage et l'eau... class="Normal__Char"> L'éclairage au gaz
se développe puisque toutes les compagnies fusionnent en une seule.
On a de nouveaux systèmes d'adduction d'eau pour amener l'eau dans
les appartements dans les étages. Les nouveaux appartements ont donc
un confort que n'avaient pas les anciens qui ont été démolis.
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Des nouvelles constructions. On a aussi des constructions de grandes banques, d'édifices d'utilité
publique. Par exemple, les Halles pour l'approvisionnement, des prisons
comme La Roquette, le Louvre est aménagé, des théâtres... Sur l'île
de la Cité, on construit un nouvel hôpital, un palais de Justice...
III) Le Paris culturel et esthétique
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">1) Restauration des monuments historiques
Napoléon III veut créer une belle ville. Il rénove une partie des
grands monuments comme Notre-Dame, l'Hôtel de Ville, le Louvre :
« La vieille basilique de Notre-Dame, dégagée de la forêt d'étais
et d'échafaudages qui la cachaient aux yeux de tous, réapparaît habilement
restaurée et rajeunie, disposée à braver encore bien des siècles ».
« Le Louvre s'achève et va rejoindre les Tuileries ; le pavillon de
Flore est reconstruit ; le Musée restauré reçoit de nouveaux chefs-d'œuvre
et voit s'ouvrir de nouvelles galeries ; les places s'élargissent ou
se transforment en squares et en jardin ».
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">2) Mise en valeur des lieux de la culture parisienne
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Plusieurs théâtres sont construits : théâtres du Châtelet, de
la Ville, de la Gaîté, du Vaudeville...
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">En 1860, la construction d'un nouvel opéra est décidée par décret,
l'ancien manquant de faste.
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">3) Multiplication des espaces verts
class="Normal__Char" style=" text-decoration: none">Les bois de Boulogne et de Vincennes sont aménagés, les parcs sont
modifiés, agrémentés (Monceau, Montsouris, Buttes Chaumont). La ville
est maintenant parsemée de squares.
Conclusion
class="Normal__Char" style="
text-decoration: none;">Du travail et des enrichissements. Les conséquences de ce programme de grands travaux sont multiples :
il enrichit la bourgeoisie (les entrepreneurs) et donne du travail aux
ouvriers.
class="Normal__Char">Paris s'agrandit. Le 1er janvier 1860, la superficie de Paris est doublée,
les limites de la ville sont repoussées et des communes suburbaines
sont englobées. Le nombre d'arrondissements est porté de 12 à 20.
On englobe Vaugirard, Belleville...
class="Normal__Char">La ségrégation sociale. Au centre de la capitale, on trouve maintenant des quartiers aisés,
à l'ouest des quartiers de grands bourgeois. Au nord, à l'est et au
sud, ce sont les arrondissements populaires qui ne cessent de grossir.
1
département du sud-est du bassin parisien (89), situé au sud de la
Seine-et-Marne (77)
2
Faire-valoir : « 1° Agric. Exploitation du domaine agricole. Faire-valoir direct : par le propriétaire lui-même. » ( class="Note_0020de_0020bas_0020de_0020page__Char">Le Petit Robert)
3
Les bailleurs sont ceux qui donnent leur terre en bail, c'est-à-dire
les propriétaires.
4
région du bassin parisien située au sud-ouest de Paris
5
Usage : « Dr. Règle de droit établie par une pratique ancienne. » ( class="Note_0020de_0020bas_0020de_0020page__Char">Le Petit Robert)
6
Attention ! On parle bien des paysans, non de la population rurale dans
son ensemble qui, à cette époque représente environ 70% de la population
totale.
7
On trouve les hommes dans tous les secteurs de l'activité industrielle :
mines, métallurgie et textile.
8 class="Note_0020de_0020bas_0020de_0020page__Char">terril = grand tas de déblais au voisinage d'une mine
9
Veine : « Filon mince (d'un minéral). Veine de quartz, de houille, d'argent. Exploiter une veine dans une
mine. » (Le Petit Robert)
10
grisou : « Gaz combustible qui se dégage spontanément dans certaines
mines de houille. [...] Coup de grisou : explosion du grisou » ( class="Note_0020de_0020bas_0020de_0020page__Char">Le Petit Robert)
11
« Silicose [...] (XXe ; de silice). Maladie pulmonaire professionnelle provoquée par
l'inhalation de poussières de silice. [...] Mineur atteint de silicose. » (Le Petit Robert)
12
Encore aujourd'hui, le Robert indique : « Chaudronnerie, fonderies. Centre textile. »
13
« Griffuelhes (Victor). Syndicaliste révolutionnaire français (Nérac,
1874 – Paris, 1923). Ouvrier cordonnier, il fut d'abord blanquiste,
puis milita au sein du mouvement syndicaliste et fut nommé secrétaire
général de la C.G.T. (1902-1909). L'Action syndicaliste, 1908. » (Le Petit Robert)
14
La ville du Creusot est située à environ 350 kilomètres au sud-est
de la région parisienne, dans le département de Saône-et-Loire [71]
qui se trouve dans la région de Bourgogne.
15
puddler : « Techn. Affiner (la fonte) par puddlage. » ; puddlage : « class="Note_0020de_0020bas_0020de_0020page__Char">Techn. Ancien procédé métallurgique, décarburation de la
fonte liquide par brassage sous l'influence de scories ou d'oxydes. »
(Le Petit Robert)
17
Jules Huret (1863-1915) est un journaliste qui travailla dans différents
journaux parisiens (Le Gaulois, Le Figaro, L'Echo de Paris). Grand voyageur, il fut un des grands reporters
de la fin du XIXe siècle. Il fut un des premiers journalistes
à utiliser la technique de l'interview. Il rencontra Maurice Barrès,
Sarah Bernhardt, Léon Tolstoï, Marc Twain, Alphonse Allais...
18
Empeser : « Apprêter avec de l'empois. V. Amidonner. Vous empèserez légèrement le col. – « Du linge fraîchement
empesé » (Green) »
Empois : « Colle à base
d'amidon, employée à l'apprêt du linge (V. Empeser). » (Le Petit Robert 1 1988)
19
Historien et homme politique français (1811-1894). Il fut nommé ministre
de l'Instruction publique par Napoléon III (1863-1869) et contribua
à faire adopter d'importantes réformes libéralisant l'enseignement :
rétablissement de l'agrégation de philosophie, introduction de l'histoire
contemporaine dans les programmes, développement de l'instruction primaire
et secondaire. Auteur de nombreux ouvrages historiques dont une importante class="Note_0020de_0020bas_0020de_0020page__Char">Histoire des Romains (1876-1885).
20
microcosme : abrégé, image réduite du monde, de la société.
class="Appel_0020note_0020de_0020bas_0020de_0020p_002e__Char">21 « fangeux, euse [...] 1° Plein de fange [= boue presque liquide
et souillée]. V. Boueux. Mare fangeuse. V. Vaseux. Une eau fangeuse. V. Trouble. » (Le Petit Robert 1 1988)
22
« sénatus-consulte [...] Hist. Décret, décision du sénat romain. [...] (1800) class="Note_0020de_0020bas_0020de_0020page__Char">Sous le Consulat, le Premier et le Second Empire, Acte émanant
du sénat et qui avait force de loi. » (Le Petit Robert 1 1988)
23
La publication en feuilleton de La Curée est interrompue le 5 novembre 1871 sur intervention
du parquet. Le livre sort en librairie en 1872.
24
« Dhuis ou Dhuys [...]. Rivière du Bassin parisien (Champagne), affl.
de la Marne. 15 km. Réserve d'eau, acheminée vers Paris par l' class="Note_0020de_0020bas_0020de_0020page__Char">aqueduc de la Dhuis, long de 131 km. » (Le Petit Robert 2 1985)
25
« Vanne [...]. Rivière du Bassin parisien (dép. de l'Aube et de l'Yonne)
qui prend sa source à l'O. de Troyes [...] et se jette dans l'Yonne
à Sens. 58 km env. – L'aqueduc de la Vanne, long de 157 km, conduit à Paris une partie
de ses eaux. » (Le Petit Robert 2 1985)